Le 3 décembre dernier, Free surprenait tout le monde en lançant son offre 4G au prix de la 3G avec en prime un volume de data de 20 Go. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Depuis, opérateurs et ministres fustigent Xavier Niel, le fondateur d’Iliad, qui n’en a que faire puisque ce dernier s’est même payé le luxe de proposer hier une offre de location de smartphones haut de gamme à prix cassé. Mais que vaut la 4G de Free ?
Quinze jours après l’ouverture du réseau de Free, DegroupTest publie les résultats des premières mesures de débit effectuées avec l’application mobile DegroupTest. Sur 20 974 tests 4G, DegroupTest en compte 5 901 sur le réseau 4G de Free.
Les résultats sont sans appel. Déjà bon dernier sur la 3G (voir notre baromètre mobile du troisième trimestre 2013), Free ne fait pas mieux en 4G. Sa moyenne des débits descendants arrive à peine à 16,7 Mb/s là où ses concurrents approchent les 22 Mb/s (Bouygues Telecom : 21, 95 Mb/s et SFR : 21,98 Mb/s). Quant à Orange, il domine outrageusement tous les opérateurs avec une moyenne de 32,58 Mb/s.
Même chose sur le débit montant. Alors qu’Orange, SFR et Bouygues Telecom se tiennent dans un mouchoir de poche avec des moyennes respectives de 10,43 Mb/s, 9,1 Mb/s et 9,3 Mb/s, la moyenne des débits montants de Free est environ 50% inférieure avec 5,13 Mb/s.
Seul lot de consolation : le temps de réponse (ping) est plus court que celui d’Orange avec 76 ms contre 126 ms. Toutefois, lorsqu’Orange aura surmonté ses problèmes techniques, on peut penser que la situation de Free changera.
Si l’offre 4G de Free est vraiment intéressante en terme de prix et de volume de trafic, elle n’est pas sans contrepartie. Tout d’abord, les abonnés Free ne profiteront pas tous de la 4G de la même façon. D’après l’Agence Nationale des Fréquences, au 1er décembre Free ne disposait que de 700 antennes 4G actives contre 5 392 pour Bouygues Telecom, 3 879 pour Orange et 1013 pour SFR. Qui plus est, Free ne dispose que d’une licence dans la bande des 2,6 GHz qui est le spectre ayant un faible taux de pénétration dans les immeubles. Tous ces concurrents possèdent une licence dans la bande des fréquences des 800 MHz dites en or en raison de leur portée et de leur taux de pénétration.
Enfin, Free reste discret sur la répartition et la concentration de ces antennes 4G. Ainsi, dans la réalité, les abonnés Free sont victimes de la mutualisation des infrastructures et du faible nombre d’antennes. En effet, si 100 abonnés disposent de 50 antennes la bande passante à partager ne sera pas la même qu’avec 100 antennes.
Cela dit, il faut reconnaître que malgré tout, Free fournit en moyenne du 16 Mb/s qui équivaut à une excellente connexion ADSL. Reste à savoir comment Free se comporte avec des sites comme YouTube.
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