Annoncée pour 2020, la 5G n’en est pour l’instant qu’à la phase d’expérimentations sur plusieurs sites en France. Sa commercialisation à plus grande échelle pourra bel et bien débuter l’année prochaine, confirme aujourd’hui Agnès Pannier-Runacher. Dans un entretien accordé au Figaro (article payant), la secrétaire d’État en charge des Télécoms à Bercy en dit plus sur le calendrier de disponibilité de la 5G.
Attribution des fréquences « dès le début de 2020 »
L’Arcep avait déjà bien balisé le terrain en multipliant l’état des lieux de ses travaux préparatoires à l’arrivée de la 5G. Cependant l’échéance effective du lancement de l’appel à candidature et de l’attribution des fréquences n’avait pas encore été officialisée. La représentante du gouvernement en dit plus ce matin : après homologation à l’automne du cahier des charges établi par l’Arcep, les enchères seront « lancées pour des attributions dès le début de 2020 », indique Agnès Pannier-Runacher.
Une procédure qui portera sur les portions des bandes de fréquence des 3,5 GHz (3,4-3,8 GHz) , 26 GHz (24,25-27,5 GHz) et 1,4 GHz (1427 - 1518 MHz) non dévolues à d’autres usages. Cela exclura entre autres le bloc 3410-3460 MHz, affecté au THD Radio jusqu’en 2026. La secrétaire d’Etat espère donc aller vite, avec ensuite un rythme de déploiement « rapide sur certains usages en s’appuyant sur des antennes déjà installées et prêtes pour la 5G ».
Côté financier, la secrétaire d'Etat laisse entendre que , dans le sillage de l'accord New Deal, il s'agira de trouver un « équilibre » afin de « valoriser justement le patrimoine de l’État tout en laissant de la marge au développement des réseaux ». L'Etat a besoin de fonds, mais, échaudés par la flambée des prix en Italie, les opérateurs télécoms ont déjà prévenu : s'ils ressortent essorés de la procédure d'attribution, le déploiement s'en ressentira inévitablement.
Explorer la bande des 26 GHz
Si les enchères doivent porter simultanément sur l’ensemble de ces bandes de fréquence, les premiers réseaux 5G se déploieront sur la bande des 3,5 GHz. Celle identifiée comme la plus propice à l’acheminement du nouveau standard dans un premier temps, notamment en raison de la largeur de bande disponible et de ses avantages en termes de couverture.
En parallèle, toutefois, le gouvernement et l’Arcep entendent d’ores et déjà stimuler l’exploration de la bande des 26 GHz, qui doit véritablement, à terme, permettre à la 5G de s’imposer comme une technologie de rupture. Jamais exploitées pour le mobile, ces bandes millimétriques restent une « terre inconnue », résume le régulateur. A défaut de répondre aux enjeux de couverture, elles promettent en effet de vastes potentialités en terme de débits et d'usages, grâce à des largeur de canalisations pouvant aller jusqu'à 400 MHz.
Pour aider les acteurs intéressés par le 26 GHz à réaliser des des tests en situation réelle, les pouvoirs publics entendent ainsi aider les entreprises innovantes à investir les plates-formes d’expérimentation 5G, trop coûteuses et complexes à mettre en place pour de petites structures. En contrepartie, les acteurs qui ouvriraient leurs installations 5G à des tiers pourront disposer d’une autorisation d’utilisation de la bande 26 GHz pouvant aller jusqu’à 3 ans ; d’un bac à sable réglementaire, ainsi que d’une « mise en visibilité par le Gouvernement et l’Arcep aux niveaux national et international ».