C'est un fait. En France, le déploiement de la fibre optique ralentit. Et c'est particulièrement depuis le début de l'année. Dans l'hexagone, à en croire les chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, 36,2 millions de locaux, ce qui représente 83% des foyers sont raccordés à la fibre optique. La France reste d'ailleurs le pays d'Europe où le déploiement de la fibre est le plus avancé. Et il faut s'en réjouir. Certes, mais depuis six mois, le déploiement de la fibre optique connaît un sérieux coup d'arrêt, comme nous l'évoquions sur notre site dans un article publié le 12 septembre.
Alors que le déploiement de la fibre tourne au ralenti...
Au cours du deuxième trimestre, (seulement) 870000 locaux supplémentaires ont été rendus raccordables à la fibre FttH. C'est 20% de moins que sur la même période de l'année dernière. Et, au premier trimestre, une baisse de 20% avait déjà été observé.
En zones très denses (les 106 plus grandes villes), le déploiement de la fibre stagne mais 92% des foyers sont couverts par la fibre. La situation est plus problématique dans les zones moins denses d'initiative privée (3600 communes situées en dehors des grandes agglomérations), et d'initiative publique (les petites communes et les zones rurales) où la fibre est déployée avec le soutien des collectivités territoriales. Dans ces zones, le déploiement de la fibre est respectivement de 88% et 74%.
La situation inquiète le gouvernement qui voit s'éloigner son objectif d'une France 100% fibrée en 2025. Quant à l'Avicca, l'association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel, elle tire la sonnette d'alarme. Selon elle, et comme nous l'annoncions sur notre site dans un autre article publié le 12 septembre, du "les statistiques de l'Arcep pour le deuxième trimestre confirment l'échec annoncé du 100% FttH en 2025".
Alors, le gouvernement menace de sanctions les opérateurs qui ne tiennent pas leurs engagements. Pour les contraindre d'accélérer, il envisage mêmes des sanctions. Elles pourraient s'élever à 3% du chiffre d'affaires annuel de l'opérateur.
... une solution a été trouvée pour accélérer le raccordement
Le ralentissement constaté du déploiement de la fibre optique en France préoccupe les acteurs du numérique. Ce qui empêche parfois le déploiement de la fibre, c'est la difficulté à raccorder certains foyers dans les zones moins denses. En effet, avec près de 11 millions de prises FttH à construire en zones moyennement denses et rurales d’ici à 2025, dont la moitié pourrait être concernée par le recours aux supports aériens basse tension du réseau public de distribution électrique propriété des collectivités, l’enjeu de simplification des conditions d’utilisation des supports pour la réalisation des raccordements finaux est de taille.
La problématique est connue depuis un moment. D'ailleurs, en 2019, le gouvernement avait déjà publié un arrêté assouplissant les règles d’utilisation des appuis aériens du réseau électrique pour le déploiement de la fibre optique. Mais force est de constater que cet arrêté n'a pas suffi.
Alors, Enedis, InfraNum (la fédération française de professionnels du secteur des infrastructures de télécommunications) et la FNCCR (la fédération nationale des collectivités concédantes et régies), qui est l'association nationale des services publics en réseaux, se sont assis autour de la table et trouvé un accord pour améliorer la modèle national de convention "appuis communs" pour faciliter l'utilisation des supports électriques pour le déploiement de la fibre optique. Les procédures administratives et techniques seront simplifiées, ce qui devrait faciliter le déploiement de la fibre.
Encore faut-il que ça marche sur le terrain. Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement n'a plus vraiment le droit à l'erreur s'il veut tenir sa promesse d'une France 100% fibrée en 2025/