nPerf, le spécialiste de l’évaluation de la qualité de connexion fixe et mobile, vient de publier son dernier baromètre des performances des opérateurs en matière d’Internet mobile portant sur la période janvier-mars 2017. Basé sur un total de 246 550 tests de débit, 84 368 en navigation et 80 382 en streaming, ce bilan s’appuie sur des mesures des performances de l'Internet mobile réparties pour un quart environ sur chaque opérateur (légèrement plus chez Free, légèrement moins chez Orange).
La remontada de SFR
Fait marquant du bilan trimestriel nPerf : le bond significatif enregistré par le réseau SFR, qui passe de la dernière place du classement à une solide 2e place. Avec 23 349 nPoints au total, l’opérateur double Free de peu et vient ses poster derrière Orange (24 673), qui confirme sa première place sur l’année 2016. Mais pourrait, à ce rythme, de se voir doubler par le carré rouge dès le prochain trimestre, prédit l’étude.
Une remontée à mettre au compte d’une hausse de 30% du débit moyen en 4G, à plus 33 Mb/s. Si le résultat de l’opérateur sur l’ensemble du trimestre témoigne encore d’une certaine instabilité des performances sur le très haut débit mobile, il est manifeste que son programme de déploiement massif commence à porter ses fruits. Le tout conforté par une qualité de service équivalente à celle de ses rivaux et surtout un bond de son taux de connexion en 4G qui lui permet de dépasser Orange, et en 4G+, où il décroche la première place. Sans oublier une belle progression sur les débits 3G (+10%).
2G/3G : débits en hausse, Free toujours à la traîne
Les débits mesurés en 2G/3G augmentent du reste chez tous les opérateurs, même chez Free, en hausse lui aussi de près de 10%. Ce qui ne l’empêche pas d’afficher une vitesse toujours moitié moindre que ses concurrents en réception (3,12 Mb/s contre 6 voire 7 Mb/s) et des performances en navigation et streaming significativement inférieures. nPerf souligne ainsi la forte proportion de tests réalisés par les utilisateurs de l’application abonnés chez Free (plus de 42% du total), illustrant la « faible couverture » du réseau 4G de l’opérateur et les « problèmes de charge rencontrés par les clients, ce qui les incite à tester davantage leur connexion ».
Au global, les clients Free Mobile dépendent donc encore « massivement » de son réseau 2G/3G. Avec une question : alors que Free doit brider sa 3G en itinérance sur le réseau Orange à 1 Mb/s depuis début 2017, le débit moyen n'a pas baissé : soit l’opérateur ne respecte pas ses engagements en la matière, soit il avait anticipé l’extinction de l’itinérance et bridait déjà, analyse nPerf.
4G : le pari de Free
Sur le très haut débit mobile, la marque de Xavier Niel conserve la première place en termes de débit moyen avec près de 40 Mb/s, et s’empare de la première place du baromètre à la faveur d’une qualité de service comparable à celle de la concurrence. L’opérateur rencontre toutefois des difficultés en soirée, où Orange s’avère le plus à même de répondre à la demande de ses clients. Il délivre en outre le plus faible taux de connexion en 4G (moins de 72% contre 80% minimum pour ses concurrents). Ce qui conduit nPerf à s’interroger sur le risque pris par Free en proposant de la 4G illimitée, qui pourrait déboucher sur une « surcharge de ses infrastructures si elles restent en l’état ».
« Inquiétude » pour Bouygues Telecom
Grand perdant de ce baromètre, Bouygues, qui décroche à 19 692 nPoints, derrière Free (22 996). Toujours bien placé sur la performance 2G/3G, l’opérateur pâtit de la pondération du débit dans la note (60%), en raison de ses résultats sensiblement plus faibles sur la 4G : près de 25 Mb/s, en repli par rapport au dernier trimestre quand tous ses concurrents progressent.
Les moyennes quotidiennes témoignent également d’une grande difficulté à assurer un débit constant à ses abonnés sur une journée, avec un affaissement notable en soirée comparé aux trois autres acteurs. En matière de qualité de service, si Bouygues reste costaud sur la navigation, il régresse sur le streaming après plusieurs trimestres de domination, et se voit dépassé par Orange et SFR. nPerf s’interroge : Coup de mou passager ou « tendance de fond » ? Des observations que confirmeront ou infirmeront les prochains baromètres.
En attendant, Bouygues pourra se consoler avec la préservation de son statut de numéro 1 en matière de taux de connexion en 4G. Grâce à l’envergure de son réseau, il affiche toujours le meilleur indicateur de la probabilité d’accrocher son réseau très haut débit mobile, avec près de 87%. Loin devant Free, qui, malgré un bond de 8 points, en reste à 71%, tandis qu’Orange effleure les 80%. Mais tout juste devant un SFR qui, encore une fois, revient fort, avec une hausse de plus de 6 points qui le porte désormais à 84% !