En fin de semaine dernière, l'Arcep, le régulateur des télécoms sur le territoire national, a publié les premiers résultats de son observatoire sur la qualité des réseaux en fibre optique. L'objectif de cet observatoire, dont nous avons révélé les résultats dans un article publié sur notre site le 7 juillet, est de faire un état des lieux sur la santé des réseaux fibre déployés en France. Or, il apparaît que 2% des lignes exploitées posent problème, avec des utilisateurs débranchés au profit d'un nouvel abonné, des armoires de rue dégradées, des déconnexions temporaires ou encore des difficultés de raccordement. Et, dans un département plus que dans les autres, la situation peut paraître critique : l'Essonne.
Où en est le déploiement de la fibre optique dans l'Essonne ?
Dans l'Essonne, en Ile-de-France, le déploiement est plus avancé qu'au niveau national. En effet, dans ce département, 95% des foyers sont éliigibles à la fibre optique, contre un peu plus de 80% en moyenne sur l'ensemble de la France. En effet, sur un total de 689 274 locaux, 653 110 sont raccordables au Très haut Débit avec la fibre (au 31 mars 2023). Parmi eux, 55 450 sont situées en zone très dense, 424 072 sont situés en zone moyennement dense et 173 588 sont en zone moins dense, où la fibre est déployée par des RIP, des réseaux d'initiative publique.
En Essonne, donc, le déploiement de la fibre optique avance au pas de charge. Mais vous allez voir que parfois, ça ne se fait pas sans heurts, et plus particulièrement dans ces fameuses zones RIP.
Fibre optique dans l'Essonne : ce qui pose problème et où
Dans son observatoire sur la qualité des réseaux en fibre optique, l'Arcep a passé en revue 90 réseaux entre novembre 2022 et avril 2023. D'un côté, elle a annalysé le taux d'échec au raccordement, et de l'autre, le taux de panne. Or, dans ces deux catégories, deux Réseaux d'initiative publique de l'Essonne figure en mauvaise place.
En effet, sur les RIP Tutor Europ'Essonne, qui couvre la communauté d'agglomération Paris-Saclay, et Sequantic Telecom, qui couvre l'agglomération Coeur de l'Essonne, le taux d'échecs au raccordement est de respectivement 22,54% et 19,15%. Ces deux RIP figure à la troisième et à la quatrième place du classement des réseaux avec le plus fort taux d'échecs au raccordement.
En matière de pannes, c'est encore pire. Car avec un taux de 5,37% et 5,09%, ces deux RIP sont ceux qui ont le taux d'incidents le plus élevé.
Actuellement, ces deux RIP sont exploitées et gérés par l'opérateur d'infrastructures Altitude. Néanmoins, il n'est pas forcément totalement responsable de cette situation. Car, dans dans ces deux RIP, ce n'est pas lui qui a mis en place le déploiement de la fibre. Il a en effet repris ces deux réseaux "en mauvais état" en 2021 à la suite du rachat des actifs de Covage et de Tutor.
Le 5 juillet, dans un communiqué, Altitude Infrastructures s'est d'ailleurs engagé à investir plus de 21 millions sur deux ans afin de restaurer les réseaux les plus accidentogènes et les mettre en conformité.