Les industriels de la fibre poussent un cri d'alarme. Non seulement le déploiement est-il quasiment au point mort en raison de la crise du coronavirus, mais celle-ci pourrait avoir un impact durable sur les chantiers. "Si la production s'arrête, il faudra 12 mois pour redémarrer", alerte ainsi la Fédération InfraNum dans un communiqué publié cet après-midi.
La filière des infrastructures du numérique redoute alors un "scénario catastrophe" qui "conduirait à une perte de chiffre d'affaires de plusieurs milliards d'euros et la mise au chômage technique de 20 000 collaborateurs dès ce trimestre, dont de possibles licenciements et un réemploi très progressif, c'est-à-dire partiel jusqu'au début 2021".
Limiter les dégâts
Si elle salue les dispositions prises en urgence pour appuyer les opérations de maintenance, la fédération réclame désormais un soutien de l'Etat. Matériel, dans l'immédiat, pour permettre à leurs collaborateurs de disposer des équipements de protection nécessaires, mais aussi financier.
L'objectif est de permettre au déploiement de la fibre de continuer au moins à "tourner au ralenti", et garantir "une remontée en puissance plus rapide lorsque la crise sera passée". De l'argent qui serait judicieusement investi, car un arrêt total "coûterait plus cher à l'État que son soutien franc et immédiat à la filière", prévient Etienne Dugas, président d'InfraNum. Qui juge nécessaire de prendre des mesures "d'ici la fin du mois".