Si la crise du coronavirus affecte indiscutablement le déploiement de la fibre depuis plusieurs semaines, "l'activité n'a certainement jamais été aussi forte" du côté des opérateurs. C'est en tout cas le constat dressé par l'Avicca, entre explosion du trafic mobile, besoins en études, amélioration de la qualité des déploiements fibre et préparation de la reprise de la production. Les opérateurs, dont certains ont pris des mesures de chômage partiel, ont malgré tout du pain sur la planche, laisse ainsi entendre l'Association des collectivités pour le Numérique dans un communiqué.
Devoirs à la maison
Un brin sarcastique, celle-ci s'emploie donc à leur proposer une liste des "activités compatibles avec le confinement et le télétravail" à réaliser pendant la crise du coronavirus. L'occasion de rappeler des revendications de longue date sur le déploiement de la fibre (mise à jour des système d'information, études, problèmes des supports aériens) et de pousser à nouveau quelques quelques coups de gueule. Sur l'inexactitude des fichier IPE et les locaux "malencontreusement" oubliés lors du déploiement, par exemple. Ou, une fois de plus, sur la "purge" du raccordement en mode Stoc.
Morceau choisi : les opérateurs pourraient profiter de la période pour "former les salariés et sous-traitants à l’ouverture des portes de PM (armoire fibre sur la voie publique, ndlr) : tutoriel simple, sous forme de QCM par exemple, avec des questions pièges, du style : faut-il ouvrir le PM avec la clef appropriée / un pied de biche /un tampon en fonte de chambre télécom", ironise l'association.
"Effet d'aubaine"
Un long inventaire qui dissimule (à peine) l'agacement de l'Avicca face au recours au chômage partiel chez certains opérateurs. Solution que d'aucuns pourraient être tentés de taxer d'"effet d'aubaine", écrit-elle. Et qui conduirait à "aggraver à coups de milliards les déficits publics, alors même que nous nous sommes battus en vain pour décrocher quelques centaines de millions en vue de poursuivre le Plan France THD", déplore l'association après sa bataille budgétaire des derniers mois.
Les opérateurs très remontés
[Mis à jour le 9 avril 2020] Du côté de la Fédération française des télécoms, c'est peu dire que la démarche de l'Avicca n'a pas plu. La structure, qui réunit entre autre Orange, SFR et Bouygues Telecom, s'est fendue jeudi 9 avril d'un tweet dans lequel elle condamne "fermement" l'initiative, dont se seraient désolidarisés "des dizaines" d'élus locaux.
La @FFTelecoms reçoit depuis hier des dizaines de messages d’élus locaux qui se désolidarisent de cette initiative que nous condamnons fermement. Nos équipes et nos sous-traitants se mobilisent chaque jour, partout en France pour installer, maintenir et sécuriser les réseaux.
— Fédération Française des Télécoms (@FFTelecoms) April 9, 2020