Mars et avril 2020 étaient restés peu ou prou dans la norme, mais le décrochage est finalement survenu en mai. Le déploiement de la 4G a en effet commencé à ralentir le mois dernier, selon les données de l'Agence nationale des fréquences. Une baisse qui ne s'observe pas forcément sur le nombre de nouveaux sites mis en service par Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. A 330, ce chiffre est relativement bas mais reste plus élevé qu'en février dernier ou que le famélique printemps-été 2019.
Plus qu'au mois d'avril, le détail par opérateur témoigne néanmoins d'un ralentissement sensible de la part d'Orange et Free, locomotives du déploiement depuis un an. Ces derniers ont respectivement mis en service 154 et 230 nouveaux sites 4G en mai, bien en deçà du rythme observé ces derniers mois. Un ralentissement que l'on ne peut s'empêcher d'associer à l'irruption de la crise sanitaire. De fait, les opérateurs ont fait part durant le confinement de difficultés diverses, liées par exemple aux procédures administratives, ou encore à l'impossibilité d'obtenir d'Enedis un raccordement électrique de leurs pylônes.
Mises en services et autorisations plongent
Plus encore, le décompte du nombre de nouvelles antennes activées illustre ce tassement. Chez Free et Orange, notamment, le nombre de mises en service s'affiche en baisse de 20 à 50% comparé au mois précédent. Plus significatif, les activations d'antennes sur leurs bandes fétiches du moment - 700 MHz pour Free, 800, 1 800 et 2 100 Mhz pour Orange - ont atteint les plus bas niveaux observés depuis longtemps, 18 à 24 mois dans certains cas.
Le nombre d'autorisations obtenues subit lui aussi une baisse généralisée, illustrée là aussi par Free et la 4G en 700 MHz. Calé sur un rythme mensuel oscillant entre 500 et 1 000 par mois depuis un an, le nombre d'autorisations reçues par la marque d'Iliad sur cette bande a plongé à moins de 200 en mai dernier.
Bouygues à contre-courant
S'ils enregistrent des replis sur les activations et les autorisations sur plusieurs bandes de fréquence, SFR et Bouygues Telecom semblent à première vue avoir été moins affectés par les perturbations. Difficile toutefois d'en tirer des conclusions tant le rythme de déploiement de ces deux opérateurs est irrégulier depuis plusieurs mois. On notera toutefois que seul SFR semble avoir ressenti le besoin de recourir amplement au dispositif dérogatoire mis en place par l'Etat pour assurer la continuité des déploiements, à 58 reprises.
On constatera néanmoins que Bouygues Telecom a réalisé en mai son meilleur mois depuis décembre, avec 155 nouveaux supports 4G en service. Côté antennes aussi, l'opérateur signe son record depuis six mois : 556 de plus en mai. Dont 313 sur la seule bande de fréquence 1 800 MHz, notamment pour la desserte de quelques grandes métropoles (Paris, Lille), de plusieurs axes routiers et de zones balnéaires, selon l'open data de l'ANFR.