De nouveaux indicateurs de déploiement de la 5G ont été communiqués ces derniers jours par l'ANFR, puis l'Arcep. Pour l'instant, difficile de s'y retrouver.
La 5G continue d'avancer à petits pas en France. Mais pour l'heure, difficile pour le consommateur d'y voir clair sur sa disponibilité chez Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Les différentes stratégies de déploiement des opérateurs, ainsi que le blocage de certaines municipalités, compliquent la lecture des cartes et la comparaison. On fait le point.
Free premier aux points, Orange dernier
L'Autorité de régulation des télécoms vient de publier son observatoire du déploiement 5G à fin décembre 2021. Free Mobile y apparaît largement en tête, avec 5 640 sites activés, devant Bouygues Telecom (1 500), SFR (793) et Orange (742).
Source : Arcep, Observatoire du déploiement 5G
Le classement est toutefois différent si l'on prend uniquement en compte les sites activés dans la bande de fréquence "cœur" de la 5G. C'est-à-dire le 3,5 GHz, qui promet un gain de débit significatif, comparé aux bandes inférieures (de 700 à 2 100 MHz). Dans cette catégorie, c'est Orange qui se montre le plus véloce, avec déjà 579 sites activés, devant Free (322), SFR (152) et Bouygues Telecom (145).
Stratégies différentes
L'opérateur historique mise en effet essentiellement sur cette bande pour déployer son réseau 5G, quand ses trois concurrents s'appuient plus volontiers sur les bandes basses. En particulier Free, dont l'exploitation de la bande 700 MHz en 5G lui permet de revendiquer d'ores et déjà une couverture relativement étendue (plus de 40% de la population). Mais avec des débits bien moindres que ceux délivrés par la bande 3,5 GHz.
Des différences de stratégie que confirment les chiffres publiés il y a une semaine par l'Agence nationale des fréquences. Ceux-ci portent sur les sites 5G autorisés (mais pas forcément activés) au 7 janvier 2021 :
Source : Observatoire ANFR
Avec une plus grande amplitude encore, Orange y apparaît comme le seul à donner la priorité à la fréquence star de la 5G, quand ses concurrents optent majoritairement pour un déploiement de la nouvelle technologie sur une partie des anciennes bandes 4G.
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Disponibilité de la 5G : c'est compliqué
Entre les approches privilégiant la couverture et celles centrées sur le débit, on se gardera donc pour l'heure de décerner des trophées. Surtout quelques semaines seulement après le décollage de la 5G, qui plus est encore scotchée sur le pas de tir dans certaines des plus grandes villes du pays : Paris, Bordeaux, Rennes, Nantes, Lille...
Les opérateurs y ont bel et bien décroché leurs autorisations, comme en témoigne la carte des implantations de l'Agence nationale des fréquences. Ils n'attendent donc plus que le feu vert des municipalités pour allumer leur réseau.
Quelle que soit la situation dans une ville donnée, du reste, ce n'est pas via la carte de l'ANFR que l'on pourra connaître l'emplacement des stations 5G actives. Cette information est en revanche disponible sur une autre carte, celle publiée par l'Arcep sur son site Mon réseau mobile. Mais là aussi, les enseignements restent limitées, puisque cet outil ne permet pas de connaître la couverture 5G par opérateur. "
La présentation de cartes de couverture prenant en compte la 5G fera l'objet de travaux complémentaires", indique pour l'instant l'Autorité de régulation. Qui renvoie aux cartes de couverture fournies par chaque opérateur : Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile. Chacune affichant à sa façon les différentes strates de qualité de service, en fonction de la stratégie adoptée : pour le consommateur, pas simple encore, à ce stade, de s'y retrouver.