Très en vue dans les médias ces dernières semaines dans le contexte de la crise sanitaire, Arthur Dreyfuss (Altice - SFR) va bientôt céder sa place à la tête de la Fédération française des télécoms (FFT). La structure indique ce matin s'être trouvée "à l'unanimité" un nouveau patron en la personne de Nicolas Guérin, secrétaire général d'Orange. Un choix logique pour ce poste, puisqu'il est confié en présidence tournante à l'un des trois grands opérateurs membres - Iliad/Free n'en fait pas partie - et occupé par Didier Casas (Bouygues Telecom) lors du pénultième exercice.
Dossiers chauds
Nicolas Guérin se fera donc à compter du 15 juin prochain le porte-parole d'opérateurs télécoms dont la disponibilité, la qualité et la résilience des services - pour les particuliers comme pour les entreprises - n'ont jamais paru aussi essentiels que durant cette crise sanitaire. Le parachèvement de la couverture du territoire en Très Haut Débit - fibre optique et mobile avec le New Deal - figurera ainsi parmi les dossiers brûlants de son mandat.
Il s'agira non seulement de créer les conditions d'un retour à la cadence du déploiement de la fibre en 2019 après le coup d'arrêt du printemps. Mais aussi d'obtenir des aménagements des engagements de déploiement pris par les opérateurs, forcément bousculés par l'irruption du Covid-19. Alors que se profile dès fin juin une première échéance de l'accord New Deal sur le mobile, ainsi que le grand rendez-vous de fin 2020 sur la fibre en zone AMII, la - relative - intransigeance affichée par l'Arcep ces derniers jours n'a guère plu du côté de la FFT. Pas plus, du reste, que les piques des collectivités, dont la crise sanitaire à tout sauf atténué l'impatience de Très Haut Débit.
La 5G en ligne de mire
Autre grand sujet au programme pour Nicolas Guérin : l'attribution des fréquences 5G. La procédure sera "décalée" de plusieurs mois en raison du confinement, repoussant probablement la commercialisation à fin 2020 au mieux pour le futur réseau. Un dérapage du calendrier qui n'a pas semblé émouvoir Orange outre-mesure, quand d'autres, comme Iliad, trépignent dans les starting-blocks.
Parmi les (nombreux) points de désaccord sur la 5G, avec le régulateur mais aussi entre les opérateurs eux-mêmes, la question des obligations de déploiement liées aux licences risque aussi de resurgir dans une temporalité bousculée par le Covid-19. Enfin, alors que les dégradations d'antennes et autres sabotages d'infrastructures réseau se multiplient, le représentant des opérateurs devra faire œuvre de pédagogie pour répondre aux inquiétudes, voire aux fantasmes, entourant le réseau mobile de 5e génération.