[Mis à jour le 18/09/2018] Inclusion du visuel publié le 17/09/2018 par le département du Gard.
Comme en Corse récemment, SFR Collectivités à raflé la mise dans le Gard, en décrochant la délégation de service public portant sur le déploiement du réseau FttH de WiGard. Un réseau d’initiative publique qui desservira 255 000 locaux de zone rurale, à raccorder en fibre optique jusqu’au domicile, d’ici à fin 2022. Hors agglomérations de Nîmes, Alès et Bagnols, donc, où Orange est à la manœuvre.
Le contrat de concession signé entre le département et l’opérateur confie à ce dernier la construction, le financement, l’exploitation et la commercialisation du réseau WiGard pour une durée de 25 ans. 50 000 lignes doivent être construites dès 2019, 80 000 les deux années suivantes, et enfin 47 000 en année 4, selon l’esquisse d'échéancier publié par la collectivité. Le tout sur un réseau en mesure de proposer des offres activées, afin d'autoriser la venue d'opérateurs de proximité, nous précise Sébastien Monté, chargé de mission TIC au département.
Calendrier à définir
Le zonage de ces quatre tranches n'a pas encore été arrêté, mais le site du département du Gard indique d’ores et déjà qu’il entend donner la priorité aux zones d’activité économiques. Sans pour autant oublier les particuliers les plus dépourvus de débit : les arbitrages sur le calendrier interviendront dans les prochains mois, le département du Gard ayant demandé au futur délégataire « une certaine souplesse ».
Sachant que pour faire patienter les foyers et entreprises les moins bien lotis, la collectivité compte en parallèle sur des opérations de montée en débit via NRA-MeD, actuellement en cours. Confiées à Bouygues Energie & Services et Axione, les premières opérations devraient s'achever en septembre ou octobre prochain pour une mise en service commerciale début 2019. Ils portent également sur l'opticalisation de NRA-ZO, dotés de surcapacités en fibre qui permettront de les inscrire dans le programme FttH, indique Sébastien Monté. Etant entendu qu'il s'agit bien là d'une solution d'attente de la fibre optique, que SFR s'engage à apporter à tous les foyers et entreprises de la zone publique gardoise dans un délai de 45 mois.
Bonne affaire et vigilance
Coût total de l’opération : 210 millions d’euros, dont seulement 7 millions sur fonds publics – une subvention portant spécifiquement sur le raccordement des 5 757 locaux les plus éloignés. L'ardoise se révèle donc bien moins chargée que les 44 millions initialement anticipés. Et elle restera vierge pour les communes et les EPCI, « au nom de la solidarité territoriale », explique Françoise Laurent-Perrigot, vice-présidente déléguée au haut débit.
Comme en Corse il y a quelques jours, SFR a donc emporté l’adhésion de la collectivité grâce à une offre très alléchante, qui va plus loin que le mix FttH-MeD envisagé dans un premier temps par les deux collectivités, et vise directement le 100% fibre. Le tout à un coût moindre que l'option mixte initialement retenue, rappelle Sébastien Monté.
Cette bonne opération suscite malgré tout quelques appréhensions. Midi Libre se fait ainsi l’écho de certaines réserves chez les élus, au regard du programme très ambitieux d’un opérateur dont la chronique a été pour le moins tumultueuse ces derniers mois. Vigilance partagée par le président du département, Denis Bouad, qui, s’il n'a « aucun motif pour dire qu’un autre opérateur serait meilleur », évoque « des sanctions très importantes » en cas de manquements.