5,4 millions d’abonnés profitaient de l’Internet à très haut débit en France à fin 2016. Un an plus tard, ils étaient 7 millions, selon les décomptes réalisés par l’Arcep dans son observatoire du marché de l’Internet fixe au 4e trimestre 2017.
Abonnements : le fibre creuse son sillon
Un bond de 30% à mettre au crédit de la fibre optique jusqu’au domicile, qui a séduit 1,1 million de clients supplémentaires sur la période. Cette technologie représente désormais près de la moitié des abonnements THD (47%, +7 points en un an). Une évolution qui se fait au détriment du câble (-4 points à 19%), mais aussi du VDSL2, dont la part régresse de 3 points, à 34%, malgré une hausse en valeur absolue de 400 000 abonnés.
Toutes technologies confondues, l’Arcep constate également la pénétration accrue du THD sur la période, avec des abonnements très haut débit souscrits sur 40% des locaux éligibles, contre 34% un an plus tôt. Sur le seul FttH, le taux d’abonnement rapporté aux lignes éligibles s'affiche un peu en deçà, à 32 %, même s'il progresse sur un an (+3,5 points).
Ftth : déploiement record, accélération demandée
Concernant la disponibilité du FttH, l’Arcep ne peut que se féliciter du coup de collier observé au 4e trimestre : avec 751 000 prises, le déploiement affiche sa « valeur trimestrielle la plus élevée », portant le total des locaux éligibles à 10,27 millions (+34% en un an). Une disponibilité matérialisée par la cartographie des déploiements que vient de mettre à jour le régulateur.
Dans le détail, cette hausse sur un an s’est matérialisée par 600 000 prises de plus en zone très dense, 300 000 sur les réseaux d’initiative publique et 1,5 million sur les zones moins denses d’initiative privée.
Dans ces dernières, où les collectivités comme le régulateur attendent SFR et Orange au tournant, l’accélération semble donc être au rendez-vous, avec désormais 4,2 millions de lignes éligibles à des offres fibre de bout en bout. « Les acteurs doivent toutefois encore intensifier leurs efforts pour atteindre les objectifs de couverture qu’ils se sont fixés », souligne l’Arcep. Soit, dans la zone moins dense d’initiative privée, 13 millions de locaux éligibles à fin 2020, une échéance à laquelle plus personne ne croit réellement dans les faits.
Mutualisation de la fibre : les RIP en attente
Dernier point soulevé par l’Arcep, un taux de mutualisation FttH qui reste encore très bas en zone d’initiative publique : seulement 24% des lignes y sont desservies par au moins deux opérateurs présents (via la mutualisation passive), contre 72% en moyenne nationale. Une situation à rapprocher du taux d’adoption plus faible observé en zone rurale (0,3 million d’abonnés sur 1,2 million de lignes éligibles), et que l’Arcep espère voir s’améliorer « dans les prochains trimestres », lorsque les accords entre opérateurs d’envergure nationale et opérateurs de RIP commenceront à monter en puissance.
Le frémissement est déjà perceptible du côté de Bouygues, qui accélère sur les réseaux Axione dans la Loire, pointe le bout de son nez dans le Vaucluse et l'Aisne avant une arrivée dans le Grand Est annoncée au 2e trimestre. L'opérateur se déploie aussi sur le Nord-Pas-de-Calais aux côtés de Free, attendu de pied ferme sur les autres RIP Axione. En attendant leur apparition sur les réseaux de Covage, TDF ou Altitude...