[Mis à jour le 29 mars 2019] Alors qu'un Brexit sans accord ("no deal") se profile, un retour des frais de roaming au Royaume-Uni n'est plus exclu...]
Le 23 juin 2016, les Britanniques ont décidé de sortir de l’Union européenne. Le 15 juin 2017 entrait en vigueur dans la même UE la fin des frais d’itinérance pour les utilisations du mobile à l’étranger. Une réforme qui a grandement simplifié la vie de millions d’Européens et considérablement allégé leur facture de portable. Pas facile, dans ces conditions, d’envisager un retour en arrière pour les Britanniques. Ni pour les dizaines de millions d’Européens qui franchissent le Channel chaque année.
« Dans l'intérêt des deux parties »
C’est pourtant cette perspective qui se profile, a laissé entendre le gouvernement britannique. Pour la première fois la semaine dernière, ce dernier a confirmé que le Brexit signifierait aussi la sortie du Royaume-Uni du marché unique numérique. Selon les informations recueillies par Sky News de source ministérielle, cela entraînera probablement le rétablissement des frais de roaming à compter du 29 mars 2019. A moins d’un hypothétique accord entre Bruxelles et Londres sur le sujet.
Cet accord, le gouvernement britannique veut y croire, estimant qu’il sera très difficile pour les consommateurs de revenir en arrière après avoir bénéficié pendant deux ans de la fin des frais d’itinérance. Ce qui, estime-t-on à Londres, milite pour un partenariat entre le Royaume et l’UE, « clairement dans l’intérêt des deux parties ».
Quel accord pour maintenir le roaming sans frais ?
Car le salut passera forcément par une solution négociée : dans un rapport publié en janvier dernier, la commission des Communes aux Affaires européennes rappelle qu’imposer le statu quo risque de coûter très cher aux opérateurs, et leur capacité à supporter l'impact financier d'une telle mesure leur paraît « très suspecte ». A moins d’inclure dans le futur accord bilatéral UK-UE des dispositions visant à maintenir le plafonnement des prix de gros que se facturent les opérateurs entre eux, une « priorité » pour les parlementaires.
Reste à savoir si un tel arrangement pourra être trouvé. Un accord bilatéral sur le sujet contreviendrait aux règles en matière de commerce international, prévient la Commission européenne. En revanche, un maintien du Royaume-Uni dans l’Espace Economique européen, véritable périmètre de l’abolition des frais de roaming, permettrait aux Britanniques de conserver les bénéfices du 15 juin 2017. Il s’agit là toutefois d’un choix politique épineux, dont les implications dépassent largement la seule question de la téléphonie...