Lors d'un premier trimestre marqué par l'irruption de la crise sanitaire, l'impact sur les résultats financiers d'Orange apparaît pour l'instant limité. Son chiffre d'affaires progresse au niveau mondial (+1% à 10,4 milliards d'euros), et dans une moindre mesure en France (+0,5% à 4,4 milliards). Ce malgré les conséquences de la fermeture de ses boutiques et de la baisse des revenus du roaming. Fort de cette performance et d'un modèle qui repose en grande partie sur l'abonnement, l'opérateur ne prévoit pas pour l'instant "de déviation significative par rapport à ses objectifs financiers pour l’exercice 2020", peut-on lire dans le communiqué publié ce matin.
Record sur la fibre
Sur le plan commercial, la fibre Orange continue de faire recette : 192 000 clients supplémentaires en France au cours de ce qui s'avère le meilleure 1er trimestre de l'opérateur en la matière. De quoi afficher un solde positif de clients fixes sur la période (+37 000), nets des migrations depuis l'ADSL.
Au total, la fibre Orange compte désormais 3,5 millions de clients, en hausse de 28% en un an. Un dynamisme a mettre en lien avec les efforts accrus de déploiement consentis par Orange depuis un an, notamment en zone AMII. Ce dernier affiche en effet près de 18 millions de locaux raccordables en fibre optique, en hausse de 44% sur un an.
Source : présentation des résultats d'Orange au 1er trimestre 2020
Une forte accélération, "tout du moins jusqu'à la mi-mars", reconnaît l'opérateur : la trajectoire risque en effet de s'infléchir sensiblement au 2e trimestre, en raison des fortes perturbations sur le déploiement engendrées par l'épidémie de Covid-19.
Le mobile dévisse
En revanche, l'activité mobile d'Orange en France s'effondre comme jamais. L'opérateur, qui avait déjà souffert au 1er trimestre 2019, encaisse un recul historique de 58 000 clients, net de résiliation, du jamais vu. Une contre-performance que le groupe n'impute pas à l'effet Covid, et qui semble plutôt traduire une intensité concurrentielle soutenue.
De fait, ces chiffres éclairent d'une lumière nouvelle la petite révolution commerciale opérée du côté de Sosh dès le début du mois de mars. Pour la première fois, la marque à bas coût d'Orange sacrifiait à la pratique des forfaits à petit prix sans limite de durée. Emboîtant ainsi le pas à ses concurrents RED (SFR) et Bouygues Telecom, qui ont manifestement marqué des points dans la guerre des prix en début d'année.