L’opérateur historique affiche en ce premier trimestre une bonne santé financière : chiffre d’affaires en hausse de 2,1% sur un an (+197 millions d’euros), à 10,1 milliards, et résultat opérationnel (EBITDA) en hausse de 3,8%, à 95 millions d’euros. Un dynamisme alimenté par le bond du CA en France (+2,1%), l’Espagne (+3,4%) et la région Afrique Moyen-Orient (+6,2%).
La TVA Presse dope les revenus
En France, où les revenus ont bondi de 93 millions d’euros sur un an, Orange bénéficie toutefois, comme au 4e trimestre 2017, de « l’effet favorable des offres de lecture numérique », sans lequel sa croissance n’aurait été que de 0,8%. L’ajout d’autorité des services ePresse et Iznéo sur presque tous les contrats mobile et fixe souscrits par des particuliers pendant six mois s’est en effet traduit par une économie substantielle pour l’opérateur.
Le jeu de la TVA réduite lui a ainsi permis de gonfler son CA de 58 millions d’euros sur le trimestre. Soit 20 millions d’euros par mois environ : un peu moins juteuse que ce que nous avions estimé, l’affaire n’en pas moins été intéressante pour Orange, en lui permettant gonfler significativement son ARPU. Pardon, son ARPO – revenu moyen par offre – ainsi rebaptisé à la faveur d’une nouvelle segmentation de la base client.
Opération convergence
Hors cet exceptionnel, l’opérateur explique également l’amélioration de son chiffre d’affaires par l’attrait croissant qu'exercent ses offres convergentes, dont les revenus augmentent de 14,8%. Un axe prioritaire pour Orange, au point de réorganiser son reporting autour de cette notion à partir de ce trimestre. De fait, l’opérateur peut se prévaloir aujourd’hui d’une base client fixe positionnée à 60% sur des offres convergentes Open ou Sosh (contre 57% il y a un an). Sur le mobile, près de 50% des clients forfaits sont abonnés via ces formules couplées, qui offrent au marché un gage de fidélisation du parc et de désabonnement réduit.
Ce remaniement lui permet ainsi d’ajouter une ligne à forte croissance à son bilan tout en mettant en valeur sa puissance de feu auprès des investisseurs. Il nous apprend du reste que depuis deux ans, c’est bel et bien la convergence qui alimente intégralement la croissance de son parc d’abonnés fixe et mobile, tandis que les abonnements à une offre seule affichent un déclin quasi ininterrompu.
Les recrutements fixes patinent
Derrière ce nouveau vernis, Orange réalise toutefois, côté recrutement, un des ses trimestres les plus timides depuis deux ans. Sur cet intervalle il est vrai traditionnellement plus calme, le groupe n’a engrangé en France que 57 000 nouveaux clients fixes. Les recrutements FttH (+130 000), dans la moyenne des trimestres précédents, ont été en partie effacés par l’accélération des pertes sur l’ADSL (-73 000 après -79 000 au trimestre précédent).
Une progression modeste qui porte la base de clients fixe de l’opérateur à 11,23 millions. 6,04 millions d'entre eux sont positionnés sur une offre convergente, dont environ 500 000 sur une formule Sosh + Livebox, chiffre que l’on peut désormais déduire grâce à la nouvelle segmentation.
Sosh plombe le mobile
Même coup de mou sur le mobile, où l’opérateur ne conquiert que 56 000 nouveaux abonnés, sa moins bonne performance en deux ans. Une mauvaise passe notamment attribuable au trou d’air de Sosh : la marque low-cost n’a conquis que 8 000 nouveaux clients au 1er trimestre, loin des 70 000 à 100 000 qu’elle fait tomber dans l'escarcelle d' Orange.
La faute, sans doute, à un positionnement moins intéressant que la concurrence dans un contexte de guerre des prix exacerbé – ce qui explique peut-être le coup de pouce de 10 Go accordé au forfait le plus cher de la gamme il y a quelques semaines. L’opérateur a toutefois sauvé les meubles grâce aux forfaits souscrits en formules couplées (+163 000 dont 72 000 en migration), à grands renforts de promos valables un an sur le multi-lignes.
Au total, Orange affiche un parc de près de 19 millions de forfaits mobiles pour les particuliers à fin mars 2018, chiffre qui atteint 29,2 millions si l’on inclut la clientèle entreprises, pour une part de marché de 35,4%. Un matelas confortable, qui se dégonfle toutefois de 0,2 point pour le 2e trimestre consécutif, pour atteindre son plus bas niveau depuis un an et demi.