Alors que se déroule en ce moment le salon des maires, Orange fait un geste vers les élus en dévoilant ce matin comment il va s’attaquer aux pannes de téléphonie fixe. Dans un entretien aux Echos, son patron Stéphane Richard annonce les mesures qui doivent permettre au groupe de se conformer à nouveau, dès 2019, à ses obligations en matière de service universel.
Un point qui intervient quelques jours après la publication par l’Arcep d’une enquête sur la « dégradation progressive et significative de la qualité de service en matière de téléphonie fixe ». L’Autorité de régulation des télécoms y pointait le dérapage de plusieurs indicateurs en matière de traitement des pannes, et établissait un échéancier devant permettre à l’opérateur historique de revenir dans les clous.
Encore plus de techniciens sur le terrain
Pour revenir à des délais d’intervention et de résolution raisonnables, le PDG d’Orange annonce ainsi le recrutement de « 200 techniciens supplémentaires spécialisés sur le réseau cuivre », soit une hausse des effectifs de 20%. Egalement annoncé, le doublement des « forces d’intervention rapide » à 500 personnes l’an prochain. Stéphane Richard mentionne aussi la mise à disposition de routeurs 4G fixe pour permettre aux usagers de s’appuyer sur le réseau mobile en cas de défaillance de leur ligne cuivre, une solution déjà expérimentée suite aux inondations dans l’Aude. Encore faudra-t-il avoir du réseau mobile…
Enfin, le patron d’Orange annonce la mise en place d’une dizaine de « Vigie Service Universel » en région. Leur objectif : s’assurer que « l'engagement de rétablir les lignes du service universel en moins de 48 heures soit respecté dans 85 % des cas ». C’était l’un des principaux écarts observés par l’Arcep dans son enquête, avec un délai moyen de plus de 60h au 1er semestre.
3€ de plus par ligne cuivre
Fréquemment accusé de ne pas en faire assez pour le réseau cuivre au regard de la rente qu'il en perçoit, le patron d'Orange en profite pour livrer son point de vue : un effort financier en constante augmentation, de près de 3 euros par ligne en trois ans, pour une moyenne 19,30€ par ligne en 2019. Ce qui, à ses yeux, justifie précisément une augmentation du tarif du dégroupage : « Les mesures que nous lançons sont un renforcement donc elles devraient se répercuter sur les coûts suivis par l'Arcep, qui pourra en tirer les conséquences », glisse-t-il ainsi.