Ce nouveau boîtier est plus orienté vers une utilisation multimédia que les générations précédentes. Doté d'un disque dur de 160 Go optionnel et compatible avec le signal haute définition, le décodeur UHD 86 semble plein de promesses sur le papier. Mais qu'en est-il en réalité ? Les pages suivantes répondront à toutes vos interrogations.L'emballage reprend l'esthétique habituelle des équipements Orange, à savoir, un carton noir avec une simple photo du produit. Le minimalisme est donc toujours de rigueur chez l'opérateur lorsqu'il est question de matériel.
Mais lorsque nos petites mains fébriles ouvrent le carton pour découvrir son contenu, que trouvons-nous ? Le strict nécessaire :
- le décodeur UHD86
- la télécommande (fournie avec deux piles AAA)
- un bloc d'alimentation
- un câble péritel
- un câble Ethernet (embouts jaunes)
- un guide d'installation de 20 pages
Si vous avez souscrit à l'option enregistreur TV, vous avez une seconde boîte au design aussi minimaliste contenant le disque dur à insérer dans le décodeur. Ce deuxième paquet renferme :
- un disque dur de 160 Go
- un guide d'installation
Bref, Orange se contente du strict minimum en termes d'accessoires. Nous aurions au moins aimé la fourniture d'un câble HDMI en plus du cordon péritel pour profiter immédiatement de toutes les possibilités de ce décodeur.
De même, si votre Livebox est éloignée de votre coin TV, il vous faudra investir dans un kit CPL pour raccorder les deux équipements. Vu le soin apporté par l'opérateur à son nouveau décodeur, l'intégration du CPL dans le bloc d'alimentation aurait été une belle avancée. Certes, l'utilisation de Liveplugs ou d'un kit d'une autre marque est possible, mais, Orange misant sur le minimalisme esthétique, nous aurions aimé qu'il minimalise également le nombre de boîtiers à brancher.
Si le décodeur a un goût de premium par rapport aux anciens boîtiers de l'opérateur, il manque clairement d'accessoires pour se situer une gamme au dessus des autres. Mais regardons de plus près les possibilités de branchement offertes par ce boîtier au blanc immaculé.
Si les premiers décodeurs proposés par Orange ne brillaient pas par une esthétique originale, force est de constater que ce nouveau boîtier pourra trôner sans honte dans votre salon. Profitons en pour faire un bref récapitulatif de l'évolution des décodeurs de l'opérateur avec deux modèles précédents :
Les décodeurs sont passés d'un boîtier gris assez triste à une ligne plus audacieuse mais également plus en accord avec celle de la Livebox. Ce look à la forme de carte SIM permet à ce nouvel équipement Orange d'avoir un duo modem-décodeur bien plus cohérent se rapprochant ainsi des deux boîtiers Freebox HD ou Bbox mais avec une esthétique plus réussie.
Maintenant que nous avons admiré le design de ce décodeur, rapprochons-nous pour scruter les connexions qu'il offre. Sur la face arrière, nous trouvons :
- un interrupteur marche/arrêt
- une prise d'alimentation
- un port Ethernet jaune pour connecter la Livebox
- un port USB pour raccorder un périphérique de stockage
- deux prises audio au format RCA
- une sortie audio numérique au format RCA
- une prise HDMI
- deux prises péritel : une pour le téléviseur et l'autre pour un lecteur DVD/Blu-ray ou un magnétoscope
- une entrée d'antenne
- une sortie d'antenne
- une prise d'antenne satellite
Sur le côté gauche du décodeur TV, seuls deux ports apparaissent :
- une prise USB pour connecter un périphérique de stockage
- un lecteur de carte Smartcard pour insérer votre carte d'accès TV
Du côté droit, nous trouvons :
- l'emplacement dédié au disque dur Orange
- un bouton poussoir pour éjecter le disque
Alors que certains décodeurs disposaient d'un port USB en façade, la face avant est ici dédiée aux voyants et aux boutons :
- le voyant de mise en service
- l'afficheur digital
- le récepteur pour le signal de la télécommande
- deux boutons de changement de chaînes pour atteindre la précédente ou la suivante
- un bouton de veille
Par rapport à l'ancienne génération de décodeur, Orange a fait un grand pas en avant au niveau du design. Son ancien modèle partageait la même esthétique que le décodeur de Bouygues Télécom, seuls quelques petits changements de bouton sur la face avant les différenciait. Avec ce nouveau modèle, l'opérateur parvient à se démarquer de la concurrence.
On se retrouve au final avec un décodeur spécifique à la marque alors qu'auparavant, Orange apposait simplement un logo sur des modèles également présents chez les autres opérateurs. Mais qui dit lifting du décodeur dit également nouvel habillage pour les accessoires, notamment la télécommande. La télécommande fournie avec le décodeur est également très différente des anciens modèles. Le galet qui accompagnait le IHD91 est oublié, de même que la petite télécommande du SHD85. Et on ne peut que saluer cette rupture. En effet, la nouvelle télécommande a plutôt fière allure comme on peut en juger sur la photo :
Par rapport à la télécommande du Sagem SHD85, la nouvelle gagne en longueur. Si cela peut s'avérer gênant pour certains, cette taille permet un meilleur positionnement des boutons qui tombent mieux sous le pouce :
Le design est assez réussi et, même si elle semble imposante à première vue, elle se révèle assez intuitive. La prise en main est agréable même si certains regretteront la taille étroite des boutons des chaînes. En revanche, les touches de navigation sont grandes et le bouton « Menu » est impossible à rater tant par sa grosseur que par son revêtement brillant. Cet indice laisse penser que cette télécommande est plutôt pensée pour la navigation dans les menus et les fonctions multimédia que pour zapper frénétiquement.
Au premier abord, cette télécommande fait un bon en avant dans la qualité par rapport aux modèles précédents. Nous verrons plus tard si elle tient ses promesses en termes d'utilisation.
Pour ce qui est du disque dur, il s'agit d'un modèle de 2,5 pouces qui se glisse directement dans la fente située sur le côté droit du décodeur. Il est simplement doté d'un connecteur sur la tranche :
Au final, la télécommande semble gagner en confort tandis que l'espace de stockage, auparavant interne, devient maintenant une unité amovible. Qui dit décodeur dit compatibilité de signal. Ce boîtier TV n'étant pas seulement un récepteur de programmes télévisuels mais un véritable mediacenter, la liste des formats compatibles nécessite une attention particulière.
Du côté des flux de diffusion, le décodeur UHD86 affiche une compatibilité avec les signaux :
- IP
- DVB-T
- DVB-S/DVB-S2
- MPEG-2
- MPEG-4
- VC1
Comme nous l'avions vu en nous intéressant à la connectique, ce décodeur gère aussi bien la TV sur IP que la TNT (en SD et en HD) et la télévision par satellite.
Pour ce qui est du décodeur vidéo à proprement parler, il est compatible avec les formats suivants :
- MPEG-2
- MPEG-4 H.264 (AVCHD/AVCSD)
- WMV9 MP@ML/MP@HL
- DivX 3.11/4.11/5.x
Selon les caractéristiques du document d'installation, le boîtier est également compatible avec les conteneurs MP4 et ASF.
Au niveau audio, la liste de compatibilité est courte :
- MPEG-1/MPEG-2 (layer I, II et III)
- MPEG-4 AAC-LC/HE-AAC
- Dolby Digital (AC3)
- Dolby Digital+ (AC3+)
Pour les fichiers audio MPEG, plusieurs modes sont supportés (mono, stéréo, joint stéréo) avec des fréquences d'échantillonnage de 32, 44,1 ou 48 kHz.
La liste des formats apparaît satisfaisante pour une utilisation peu poussée du décodeur. Les utilisateurs un peu plus exigeants regretteront l'absence du MKV parmi les conteneurs vidéo et des formats OGG, FLAC pour les fichiers audio. Rien n'est évoqué au niveau de la gestion des sous-titres dans les vidéos, aura-t-on une bonne surprise lors de nos tests à ce propos ?Le raccordement du décodeur n'a pas posé de problème particulier. Le guide d'installation est clair et permet aux novices de s'y retrouver facilement dans les branchements.
L'installation du décodeur nécessite moins d'une dizaine de minutes. Si vous souhaitez bénéficier de la haute définition, il faudra laisser le câble Péritel de côté et investir dans un cordon HDMI.
Une fois tous les branchements faits, il suffit de mettre l’interrupteur arrière du décodeur sur ON. Si vous avez bien tout raccordé, l’afficheur du boîtier doit indiquer « Boot » puis « Init » et se mettre en mode veille ensuite.
Pour allumer le décodeur, un simple appui sur le bouton de sortie de veille en façade suffit. Bien entendu, votre téléviseur doit être allumé également.
Nous voici donc parés pour notre premier contact avec le décodeur. Nous sommes accueillis par une page nous précisant que nous devons nous munir de notre courrier de bienvenue afin d’entrer notre identifiant à l’aide de la télécommande.
Nous avons ici rencontré notre premier souci puisque notre identifiant ne comporte que neuf chiffres sur notre courrier. Il nous a donc fallu aller dans la rubrique « Mon Compte » du site Internet Orange pour récupérer identifiant et mot de passe dédiés à la TV.
Une fois cette étape passée et une (longue) mise à jour effectuée, nous pouvons enfin prendre les rênes du décodeur pour découvrir ses différentes fonctionnalités.
Si le premier démarrage du décodeur demande peu d’intervention humaine, il faut en revanche s’armer de patience avant de pouvoir commencer à en profiter. Le boîtier est en effet assez lent et le petit chenillard en haut à droite de l’écran a tendance à s’éterniser. Les pages suivantes vont également montrer que le décodeur est un peu trop souvent occupé à notre goût.
L’utilité première d’un décodeur est le visionnage de chaînes de télévision. Pour cette utilisation, le Sagem UHD 86 n’est pas un champion. Le temps de zapping est assez long et l’affichage des bandeaux ou des menus d’information est peu fluide.
Les fenêtres d’informations supplémentaires sont utiles notamment pour changer la langue et les sous-titres de certains programmes mais l’interface manque de réactivité. Rapidement, on s’aperçoit que la moindre action va provoquer l’affichage du petit chenillard dans le coin supérieur droit de l’écran vous laissant patienter avant d’obtenir l’écran voulu.
Les amateurs de zapping effréné épuiseront rapidement ce décodeur. Ce dernier n’est pas un modèle de vélocité et on s’étonne d’ailleurs du peu de progrès effectués en termes de réactivité par rapport aux générations précédentes de boîtiers TV. Le menu TV d’Orange, accessible depuis la touche « Menu », ne subit pas de lifting. On retrouve la même navigation avec des grands thèmes à gauche et des sous-rubriques à droite. Si l’accent est mis sur les bouquets optionnels et les contenus à la demande, on regrette qu’Orange n’ait pas enrichi la partie « Mon Compte » et notamment la sous-rubrique « Réglages TV ».
Ici seuls trois paramètres sont accessibles : le format d’image (4/3 ou 16/9), la langue des menus et des sous-titres.
Si vous voulez accéder à une page d’informations plus complètes, il faudra appuyer successivement sur la touche Menu, puis sur le bouton jaune et enfin le bleu.
Cette partie vous permet d’afficher des infos assez importantes comme l’adresse IP du décodeur, la version du firmware ou l'état des différents services.
Une autre combinaison de touche vous donne accès à une page de configuration de l’affichage. En appuyant sur Menu puis sur les touches verte et bleue, un menu de réglage des paramètres TV apparaît. Ce dernier est plus poussé que celui de l’interface TV et offre des possibilités de paramétrages utiles en cas de dysfonctionnement.
Les touches d’accès rapide (VoD, guide, boutons de couleurs…) sont plutôt pratiques pour atteindre les services désirés sans passer par le menu principal. La taille de la télécommande offre un meilleur positionnement de ces fonctions par rapport aux télécommandes d’anciennes générations mais le manque de réactivité du décodeur donne à ces accès rapides un sérieux handicap.
Ce décodeur n’est donc pas une bête de course en ce qui concerne l’exécution de tâches simples comme l’accès à l’espace VoD ou la configuration du signal TV. L’interface se veut minimaliste et épurée mais ne gagne pas en rapidité. La partie multimédia, atout important des décodeurs, a-t-elle fait l’objet d’un effort particulier pour lui donner meilleure allure ?L’accès aux fichiers multimédia se fait par le biais de la touche verte de la télécommande ou via le menu principal. La page d’accueil intitulée « Mes contenus » est d’une sobriété désarmante comme nous pouvons le voir sur cette image :
Afin de tester la compatibilité du décodeur avec les différents formats de fichiers listés dans le guide d’installation, nous avons pris sept fichiers vidéo :
[tableau]
[entete]Nom@width=100@`Format@width=300@`Lecture@width=200@[/entete]
[ligne]Robotica`WMV9 HD en 1440x1080 avec son 6 canaux 48 kHz`Oui[/ligne]
[ligne]Silent Hill`XviD en 1280x544 et MP3 VBR stéréo 48kHz`Non, message d’erreur[/ligne]
[ligne]Silent Hill`DivX 5 en 720x406 et MP3 VBR stéréo 44,1 kHz`Oui[/ligne]
[ligne]Shaun of the Dead`XviD en 624x272 et MP3 CBR stéréo 48 kHz`Oui[/ligne]
[ligne]The Simpsons`H.264 en 1280x544 et AAC Stéréo 24 kHz`Oui mais affichage en 4/3 au lieu du 16/9[/ligne]
[ligne]The Simpsons`MPEG-2 en 720x406 et MP3 Stéréo 44,1 kHz`Oui[/ligne]
[ligne]Paranormal Activity`XviD en 592x320 et AC3 6 canaux 48 kHz`Non, message d’erreur[/ligne]
[/tableau]
Nous constatons donc que le lecteur vidéo a du mal à respecter l’ensemble des compatibilités annoncées. Certaines vidéos pourtant encodées dans un format supposé compatible provoquent un écran noir et d’autres subissent un changement de format et s’affichent en 4/3 comme nous pouvons le voir sur les captures ci-dessous :
L’utilisation du lecteur multimédia est bien moins souple que sur un matériel uniquement dédié à cette utilisation. Quelques saccades peuvent intervenir au chargement de la vidéo et les fonctions d’avance et de retour rapides ne sont pas des plus performantes.
Pour ce qui est de la musique ou des photos, nous n’avons constaté aucun souci de compatibilité avec nos différents fichiers.
Au final, la partie consacrée à la lecture de fichiers multimédia est décevante. Outre les problèmes de compatibilité rencontrés, l’interface est peu intuitive et il faudra vous y reprendre plusieurs fois avant que le décodeur ne daigne détecter vos contenus branchés en USB. En effet, à plusieurs reprises, le boîtier ne laissait pas le choix de la source (port USB ou réseau Livebox) et s’obstinait à laisser la liste de contenus vide. Le comportement aléatoire du décodeur pour la partie multimédia est un gros point noir entachant le blanc immaculé de sa coque. Les prochaines versions du firmware résoudront-elles ces problèmes ?
En résumé, le décodeur Sagem UHD 86, qui semblait marquer un tournant dans l’évolution des boîtiers TV d’Orange, ne provoque pas d’enthousiasme particulier. Les premières impressions étaient bonnes mais la déception nous a gagné au fur et à mesure de la découverte de son fonctionnement.
Les principaux atouts de ce modèle se concentrent sur trois points :
- Un design réussi qui tranche avec les anciens modèles de Sagem : il s’accorde bien avec la Livebox 2 et a fière allure à côté d’un téléviseur HD
- Une télécommande digne de ce nom : le constructeur propose une télécommande de qualité, intuitive et agréable à utiliser
- Une navigation claire : si le menu d’Orange TV n’est pas très riche en fonctionnalités, il a le mérite d’être simple à utiliser avec des éléments bien identifiés
Ces atouts sont importants pour une utilisation quotidienne mais, malheureusement, ils sont gâchés par de nombreux inconvénients. Nous avons relevé pas moins de cinq défauts majeurs qui nuisent au confort :
- Une lenteur importante : même si la technologie ADSL ne permet pas, à la base, d’avoir une bonne réactivité (temps de zapping, affichage de menus d’informations…), ce décodeur souffre de temps de réflexions trop élevés. Un effort aurait pu être fait de ce côté-là.
- Un lecteur multimédia peu fiable : outre les manques de compatibilités avec certains fichiers, le lecteur a un comportement assez aléatoire (non-détection de certains périphériques USB, non-respect du format d’affichage, lenteur pour charger des films longs…)
- Des petits détails énervants : au cours de notre test, nous avons été confrontés à plusieurs petites particularités qui nuisent à l’utilisation (retour à la mosaïque à la sortie d’un menu au lieu de la dernière chaîne regardée, présence trop forte d’annonces pour le service de VoD…)
Ce décodeur était prometteur sur le papier mais le portrait est entaché par un firmware mal optimisé. Sur le plan matériel, le Sagem UHD 86 réunit tous les éléments pour être un bon boîtier TV mais la partie logicielle semble gâcher ses possibilités. Gageons qu’Orange et Sagem réagiront rapidement pour proposer un firmware plus souple et plus complet.
N.B : N'ayant pu activer l'option d'enregistrement avant la publication de ce dossier, nous reviendrons sur les fonctionnalités d'enregistreur lors d'une prochaine mise à jour.