THD Radio : les industriels réclament plus de temps pour convaincre

Par Yann Daoulas modifié le 10/09/2020 à 15h36

La Fédération InfraNum demande à l'Arcep de prolonger d'un an l'ouverture du guichet THD Radio. Elle met en avant le risque d'une « aggravation de la fracture numérique »

THD Radio - InfraNum reclame plus de temps

On a connu guichet plus sollicité que celui mis en place par l'Arcep pour le THD Radio. A ce jour, une poignée de collectivités seulement ont obtenu, ou simplement demandé, des fréquences pour déployer cette technologie sur leur territoire.  Et ainsi être en mesure de proposer du très haut débit (30 Mb/s minimum) aux foyers les moins bien servis en ADSL, et promis à une desserte tardive en fibre optique. Une situation qui concernerait quelque 2,2 millions de foyers en 2022, selon les derniers pointages de la fédération des industriels de l'aménagement numérique (InfraNum).

Fracture numérique : des départements « très exposés » et « sans solution »

Face à l'enthousiasme pour le moins mesuré que suscite le guichet, ces derniers s'inquiètent. Dans un communiqué, ils appellent ainsi l'Arcep à en différer la fermeture, initialement prévue pour fin 2019. InfraNum demande à l'Autorité un an de plus, jusqu'à fin 2020, pour permettre aux collectivités intéressées de monter et déposer un dossier de demande de fréquences dédiées, dans la bande 3410 - 3460 MHz.

La fédération fait état d'un « déploiement du THD radio (...) à l'étude ou confirmé pour près de 40 départements », mais note qu'une « douzaine de départements » n'ont à ce jour entamé aucune démarche alors qu'ils se révèlent « très exposés » au risque de fracture numérique d'ici 2022. C'est-à-dire, « dont plus de 10% de la population sera sans solution en l'absence de projet », soit plus de la moitié des territoires identifiés comme tels selon la ventilation suivante :

THD Radio : proportion de foyers sous 8 Mb/s en 2202

Source : communiqué InfraNum

THD Radio : plus de temps pour convaincre

Pour les industriels du THD Radio membres d'InfraNum, l'enjeu est donc d'obtenir plus de temps pour convaincre ces collectivités d'opter pour leur solution hertzienne. Plutôt que de s'en remettre, par exemple, aux dispositifs 4G fixe des grands opérateurs nationaux, qui, outre la trafic sur mobile, « ne supportera pas, en plus, les usages domestiques ou professionnels spécifiques », prévient la Fédération. Un argumentaire développé ici-même il y a quelque mois par Philippe Le Grand, vice-président de Nomotech.

Quant à la perspective d'une desserte fixe via la 5G,  n'en parlez pas à InfraNum : « attendre son arrivée pour répondre à un besoin immédiat de très haut débit fixe en zone rurale est un leurre », tranche la fédération. Laquelle n'hésite pas à brandir le risque politique : faute d'avoir pu saisir l'opportunité THD Radio à temps, « il faudra alors que les élus expliquent à leurs administrés dès l'année prochaine - lors des élections de 2020 et 2021 - que la solution viendra de la 5G, c'est-à-dire dans au moins 10 ans pour les plus chanceux ! » prévient son président Etienne Dugas.

 

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