Le gouvernement l'a confirmé : il souhaite que la procédure d'attribution des fréquences 5G soit lancée en septembre, pour un lancement commercial fin 2020. Il en va de la compétitivité de l'industrie française, estime l'exécutif, mais l'argument ne convainc toujours pas Martin Bouygues. Auditionné hier au Sénat, le patron du conglomérat a réaffirmé la position exprimée il y a quelques jours. En soulignant notamment que « ce n'est qu'à partir de 2023 que la maturité de la 5G et l'arrivée d'une seconde phase d'équipement permettra d'envisager de nouveaux usages, notamment industriels, grâce à des débits élevés et de plus faibles taux de latence ».
La 4G en zone blanche dans la balance
D'ici là, la 5G ne changera pas grand chose, jugent les dirigeants de Bouygues Telecom. Pour l'opérateur, c'est avant tout dans les zones mal couvertes en 4G qu'il faut aller "plus vite et plus loin". Au besoin en installant des milliers de nouveaux sites mutualisés entre les quatre opérateurs.
Une opération qui coûterait néanmoins des "centaines de millions d'euros" qu'il ne sera pas possible d'investir si dans le même temps les licences 5G viennent ponctionner les ressources des quatre grands fournisseurs de téléphonie mobile, prévient Bouygues Telecom. Si ce dernier, tout comme SFR, assure qu'il prendra bien part aux enchères 5G quel que soit la date choisie, il met ainsi dans la balance sa capacité d'investissement pour parachever la desserte des zones les moins bien loties en 4G.