En France, Altice poursuit sur sa lancée. Les chiffres publiés hier par la maison-mère de SFR font état d'une nouvelle hausse du nombre d'abonnés pour l'opérateur au carré rouge au 4e trimestre 2019. 44 000 de plus sur l'Internet fixe, avec le recrutement de 78 000 nouveaux clients en fibre optique ou câble, et 196 000 dans le mobile. Des performances dans le sillage du 3e trimestre, et quasi équivalentes à celles d'il y a un an.
Sur l'ensemble de l'année, le gain s'élève à 144 00 clients box et 652 000 abonnés mobile : moins flamboyant qu'en 2018, mais il fallait s'y attendre puisque Free, en difficulté en 2018, a commencé à redresser la barre l'an passé.
Source : Altice Europe, présentation des résultats du T4 2019
Surtout, la croissance du nombre d'abonnés ne se traduit pas par une hausse du chiffre d'affaires de SFR : il recule au contraire sur l'Internet fixe, et n'augmente que très légèrement sur le mobile. Illustration d'un marché resté très disputé une bonne partie de 2019, sur lequel les clients ne se sont gagnés qu'à coups de prix bas. Et reste quasi stable au 4e trimestre sur ces deux activités, malgré le mouvement de hausse des tarifs enclenché par tous les opérateurs.
Même si, dans la communication financière du groupe, Patrick Drahi attire l'attention sur la croissance globale du chiffre d'affaires résidentiel lors les 3 derniers trimestres et annonce une "accélération significative" durant les premiers mois de 2020, le principal relais de croissance d'Altice en France est manifestement ailleurs actuellement.
SFR FttH fait recette
Malgré cette stagnation, Altice France parvient à afficher une hausse de 13,3% de son chiffre d'affaires au 4e trimestre et de 6% sur l'année. Son secret : le segment "Business services", auquel a été intégré cette année l'activité d'offres de gros, en croissance de 43% sur le dernier trimestre 2019. C'est sous cette ligne que sont notamment logées les mises à disposition, pour les autres FAI, d'accès fibre sur les réseaux déployés par SFR.
Altice évoque ainsi les "flux croissants de recettes" captés par son entité SFR FttH, à la tête de 1,9 million de lignes à fin 2019. Dont une bonne partie en zone AMII (villes moyennes et secteurs périurbains) où Free, puis Bouygues Telecom, ont commencé à proposer leurs offres au 2e semestre 2019. Les recettes supplémentaires générées par ces nouveaux clients expliquent sans nul doute le bond observé en fin d'année. Lequel devrait à nouveau s'amplifier en 2020 sous l'effet de l'accélération des déploiements en zone moins dense. Sans oublier l'acquisition de Covage, dont l'intégration devait être finalisée au premier semestre 2020.
