La 5G peut attendre. Après Bouygues Telecom, au tour de SFR de plaider pour une approche plus mesurée s'agissant du réseau mobile de 5e génération. L'opérateur au carré rouge demande ainsi un "Ségur du Haut Débit" qui permettrait de revoir les priorités en matière d'aménagement numérique. L'idée est d'"envisager le déploiement des infrastructures au global", plutôt que par technologie, argumente Grégory Rabuel dans un entretien au Figaro.
Et pour le directeur général de SFR, la 5G ne paraît pas indispensable "à court terme". Décaler son lancement, ou encore revoir le coût des fréquences, permettrait ainsi aux opérateurs de réaliser des économies qui pourraient être mises à profit pour accélérer sur la couverture fibre et 4G, notamment en zone rurale, plaide l'intéressé.
D'autant plus au sortir d'un épisode qui a tout autant mis à mal les déploiements qu'illustré - si besoin était - les difficultés engendrées par l'absence de connectivité satisfaisante en zone rurale. Sans pour autant justifier tous les retards, souligne-t-on notamment du côté de l'Arcep ou du gouvernement.
La 5G en 700 MHz ? "Scandaleux"
Un report de l'attribution des fréquences n'a pas forcément les faveurs du gouvernement. Et qu'on ne s'y trompe pas : "SFR est prêt" pour la 5G, tient à souligner Grégory Rabuel. Tout en confessant un certain émoi vis-à-vis des éventuels projets de tel opérateur envisageant de la lancer rapidement en 700 MHz.
Dans son collimateur, Free, qui pourrait s'appuyer sur cette bande de fréquences déployée à marche forcée depuis un an pour commercialiser le nouveau standard mobile. Ce qui est techniquement possible, mais avec des débits bien moindres que la bande des 3,5 GHz, concernée par la future attribution de fréquences.
"Ce serait scandaleux", s'emporte le DG de SFR, craignant manifestement que la marque d'Iliad ne lui brûle la politesse en utilisant ses "fréquences en or" pour commercialiser rapidement de futurs forfaits 5G "au rabais".