3,4 GHz - 3,8 GHz : c'est la portion du spectre identifiée comme pionnière pour la 5G, pour laquelle batailleront bientôt Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Mais c'est aussi le terrain de jeu des solutions Internet fixe par voie hertzienne comme le WiMax, voire le THD Radio dans quelques zones. Pour permettre aux deux types de réseaux de coexister, l'Autorité de régulation des télécoms consulte depuis plusieurs mois acteurs du secteur et experts.
L'enjeu était notamment d'éviter d'avoir à réserver une partie du spectre disponible aux solutions Internet fixes hertziennes, et par conséquent réduire significativement la portion allouée à la 5G dans certaines zones. L'Arcep opte ainsi pour une alternative : la synchronisation, consistant à faire transiter les différents signaux en s'appuyant exactement sur la même période d'utilisation. Ce qui doit permettre, même dans les zones ou un bloc de fréquences a été alloué à du THD Radio par exemple, d'exploiter la 5G sans brouiller ce dernier.
5G et radio : une "trame de synchronisation de référence"
Sachant que ces réseaux ne s'appuient pas, comme pour la 4G, sur du duplexage fréquentiel (FDD) - un bloc de fréquences pour l'émission, un bloc pour la réception - mais sur du duplexage temporel (TDD). Concrètement : le sens de circulation du signal alterne périodiquement entre émission et réception sur un unique bloc de fréquences. Toute la difficulté résidant dans la synchronisation de cette période d'utilisation : pour éviter les brouillages, tous les réseaux devront se caler exactement sur la même trame. L'Arcep n'en a identifié qu'une compatible avec les réseaux de boucle locale radio LTE et les réseaux 5G, en exigeant une précision de plus ou moins 1,5 µs pour les changements de sens de liaison.
L'Autorité met en consultation jusqu'au 11 juin son projet de décision définissant cette "trame de synchronisation de référence" à compter du 1er juillet 2020. Tout en soulignant que les opérateurs concernés seront libres d'utiliser une autre trame. A leurs risques et périls toutefois : "à condition qu’ils ne causent pas de brouillages préjudiciables aux réseaux utilisant cette trame, ni ne demandent à être protégés des brouillages préjudiciables susceptibles d’être causés par ces réseaux", précise l'Autorité.