Pour le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), c’est à nouveau l’heure du bilan. Un peu plus d’un an après sa 3e livraison, le groupe Aménagement numérique du territoire (ANT) de l’établissement public estime en effet que l’évolution de l’environnement économique des RIP THD justifie un nouveau point d’étape.
On y retrouve une synthèse de 77 projets couvrant 97 départements, marquée par une inquiétude sur le devenir des phase 2, voire 3 des RIP. Si l’on dispose d’une visibilité sur 9,3 millions de lignes FttH prévues en phase 1 et financés par le Fonds pour la société numérique (FSN), le groupe ANT du Cerema rappelle qu’il restera 5,6 millions de lignes à construire au-delà de 2022. « Si l’ambition nationale est un 100% FttH », s’entend, ambition parfois évoquée et parfois remise en question par les pouvoirs publics.
Quel que soit le scénario retenu, les territoires les moins ambitieux sur la fibre « auront besoin, au-delà de 2022, d’une aide renforcée pour achever leur couverture en réseaux THD », souligne le groupe ANT. Concernant l'équation financière, est également souligné le handicap que constitue, en zone RIP, un taux d'adoption global de la fibre relativement faible, « insuffisant pour permettre le retour sur investissement attendu par les opérateurs ». Et surtout moins élevé qu'en zone privée, est-il rappelé, alors qu'une arrivée plus franche des OCEN sur les RIP se fait toujours attendre.
« Fracture du THD »
Enfin, les collectivités et leurs porteurs de projets sont mis en garde contre un trop grand attentisme : ils « doivent commencer dès maintenant à mettre en place une stratégie visant à terme une couverture complète en FttH », préviennent les auteurs, « sous peine de voir déclasser des parties notables de leurs territoires ». Dans un contexte de gel des financements publics et d’appoint privé parcellaire sous forme d’AMEL, il est grand temps pour les collectivités concernés d’entamer « des réflexions sur les technologies alternatives », conclut le groupe ANT du Cerema, afin de ne pas priver leurs territoires des 30 Mb/s bientôt nécessaires à un « usage confortable de l’Internet ».