Le gouvernement avait dépêché hier l’ensemble de ses membres concernés par le volet couverture numérique pour réaliser un premier point d’étape trimestriel sur ce dossier présenté comme l’une de ses priorités.
Jacques Mézard et Julien Denormandie (Cohésion des Territoires), Mounir Mahjoubi (Numérique) et Delphine Gény-Stephann (Economie et Finances) se sont ainsi succédé pour détailler l’action de l’Etat passée et à venir afin d’atteindre, pour l'Internet fixe, le 100% THD en 2022. Avec notamment une bonne nouvelle à annoncer pour la fibre en zone AMII. Mais il s'agissait aussi, avant la période estivale, de livrer un point sur le plan de bataille du gouvernement pour « généraliser une couverture mobile de qualité sur l’ensemble du territoire ».
Couverture ciblée : c'est parti !
Sur la partie mobile, les ministres et secrétaires d’Etat ont notamment profité de ce point d’étape pour officialiser la liste des 485 premières communes inscrites dans le dispositif de couverture ciblée prévu par le new deal mobile. Ces zones identifiées par les collectivités comme non ou mal couvertes, que chaque opérateur aura au maximum 24 mois – 12 si les collectivités leur préparent le terrain – pour desservir en 4G via l’implantation d’un site, mutualisé ou non. Cette première liste sera complétée à l’automne par 115 localités supplémentaires. Puis 700 en 2019, 800 les années suivantes et 5 000 à terme, à l’issue d’un travail d’identification mené conjointement par les collectivités, les opérateurs et l’Arcep, et centralisé par la nouvelle mission France mobile.
5 critères d'amélioration
Mais ce dispositif de couverture ciblée n’est que l’une des 5 lames d’une offensive plus globale visant à « généraliser la couverture mobile de qualité ». Au programme : amélioration de la couverture des axes de transport et de la couverture indoor, et mise en place d’offres 4G fixe pour les locaux les plus mal connectés. Surtout, il s’agit pour les opérateurs d’équiper en 4G tous leurs sites 2G/3G d'ici à fin 2020, avec un petit délai pour les sites du programmes zones blanches centres-bourgs (75% en 2020 en 100% en 2022).
4G multi-opérateurs : coup d'envoi dans les Deux-Sèvres
Après la conférence d’hier, opérateurs et gouvernement enfoncent le clou aujourd’hui dans les Deux-Sèvres, avec l’inauguration de deux premiers sites 4G multi-opérateurs.
J’inaugure aujourd’hui une première mondiale : le premier pylône 4G multi-opérateurs. Un grand pas en avant pour les habitants des #DeuxSevres ! pic.twitter.com/IIWjlMHZNI
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 28 juin 2018
Ce via un dispositif de RAN Sharing à 4 opérateurs, affecté à des pylônes préexistants d’où tous les opérateurs ne délivraient pas de 4G jusqu’ici. C’est cette technologie « sans équivalent dans le monde », s’enthousiasme la Fédération française des Télécoms, qui sera utilisée sur 2 000 des 5 000 nouveaux sites mentionnés plus haut, conformément à l’accord passé avec le gouvernement. Accord qui, rappelons-le, a vu l’Etat renoncer au produit des enchères portant sur le renouvellement des fréquences des opérateurs, en échange d’engagements de déploiement contraignants et sanctionnables par l’Arcep.
Tableau de bord de l'Arcep : les déploiements à la loupe
Pour assurer le suivi de leur action, l’Autorité a d’ailleurs sorti la grosse artillerie, avec un tableau de bord du new deal mobile permettant de vérifier chaque trimestre l’état des déploiements sur chacun des critères de l’accord.
Sont notamment de la partie les sites allumés en 4G d’un trimestre sur l’autre, et l’avancement des déploiements sur le volet couverture ciblée, le tout détaillé sous forme cartographique pour chaque opérateur. Objectif : « offrir aux élus et à tous les observateurs une information permettant d’avoir une vision à la fois nationale et territoriale de l’avancée des engagements », résume le régulateur. Le coup d’envoi de la 4G pour tous est donné, rendez-vous dans trois mois pour un premier bilan.