Les contraintes liées à l'épidémie de Covid-19 n'ont pas mis à l'arrêt le déploiement de la 4G en avril 2020. Selon les dernières données publiées par l'Agence nationale des Fréquences (ANFR), 331 nouveaux sites ont été activés le mois dernier. C'est certes l'un des totaux les plus faibles enregistrés depuis un an, mais il reste supérieur, notamment, à celui de février 2020.
Difficile encore d'analyser ces chiffres à la lumière de la crise sanitaire, étant donné que certaines activations résultent de déploiement antérieurs. Quelques résultats "atypiques" témoignent néanmoins des perturbations rencontrées.
Orange et Free ralentissent mais restent devant
Free s'est montré le plus dynamique des quatre opérateurs de réseaux mobiles en avril, avec 270 nouveaux supports activés. Ce qui n'est pas loin s'en faut, son plus mauvais résultat des 12 derniers mois. Néanmoins, si l'on observe dans le détail le nombre d'activations par fréquence 4G, Free enregistre une décélération significative sur la bande des 700 MHz. Avec 360 mises en service, contre 500 à 1 000 en temps normal, la marque d'Iliad accuse ainsi un sérieux coup de frein sur cette portion du spectre cruciale pour renforcer son réseau 4G.
Autre possible traduction de la crise sanitaire, chez Orange cette fois-ci : avec "seulement" 200 sites 4G de plus en service, le rythme a très fortement ralenti comparé aux mois précédents du côté de l'opérateur historique. Ce dernier est malgré tout parvenu à activer plus de 1 000 antennes le mois dernier, largement plus que ses rivaux.
L'impact n'est guère évident, en revanche, chez SFR (161) et Bouygues Telecom (106) . Calés il est vrai sur des cadences inférieures à leurs deux concurrents depuis quelque temps, les deux opérateurs affichent en avril l'une de leurs meilleures performances des 12 derniers mois.
Procédure simplifiée : 29 dérogations, mais pas pour la 5G
A noter que, pour faire face aux besoins les plus urgents, les opérateurs pouvaient bénéficier de dérogations à l'habituel régime d'autorisations, prévues par l'Etat d'urgence sanitaire. Cette "procédure simplifiée pour des sites qui permettent d’assurer une continuité de service" s'est traduite par 29 déclarations de décisions dérogatoires, adressées à l'ANFR le mois dernier. Toutes ont concerné SFR et "ont eu pour objet d’activer de nouvelles bandes de fréquences 4G ou 3G sur des sites existants", indique l'Agence.
Une précision utile à l'adresse des différentes détracteurs de l'initiative, qui y voyaient une carte blanche du gouvernement à un déploiement "en douce" d'une 5G dont les fréquences n'ont même pas encore été attribuées. Cette dernière n'a pour l'heure fait l'objet que d'un peu moins de 500 autorisations à titre expérimental, dont 9 supplémentaires en avril.