Après un mois d'août sans surprise plutôt calme, le déploiement de la 4G a repris son rythme de croisière en septembre, selon les données publiées aujourd'hui par l'Agence nationale des fréquences (ANFR). Les opérateurs de téléphonie mobile ont mis en service 465 nouveaux sites le mois dernier en métropole, a peu près autant qu'à la même période il y a un an, portant le total à 48 479.
Le plus entreprenant des quatre opérateurs en septembre, Bouygues Télécom, a mis en service 429 nouveaux sites, devançant les habituels leaders des derniers mois, Orange (369) et Free (329). Assez loin de ce total, SFR ferme la marche, à 211. Pas de quoi bouleverser la hiérarchie cependant : Orange reste l'opérateur disposant du plus grand nombre de sites 4G (23 592), devant SFR (20 393), Bouygues Télécom (19 737) et Free Mobile (17 673).
"4G pour tous" : les opérateurs s'activent
Point commun entre ces dernières mises en service chez les quatre opérateurs : l'activation massive d'antennes émettant dans les bandes des 800 MHz (Orange, Bouygues et SFR) ou 700 MHz (Free). Adaptées à la couverture des zones peu dense grâce à leur qualité de propagation, ces fréquences basses sont celle que privilégient les opérateurs pour passer en 4G des sites existants, jusqu'ici cantonnés en 2G / 3G. Exemple chez Bouygues Telecom : l'immense majorité de ses 429 nouveaux sites 4G provient de l'activation d'antennes 800 MHz uniquement, selon l'open data de l'ANFR.
Un effort ciblé que nous avions déjà identifié cet été, et dont l'explication est à chercher dans l'imminence du grande échéance pour Orange, SFR, Bouygues et Free. Ce "contrat" signé entre l'Etat et les opérateurs, sous l'égide de l'Arcep, prévoit le passage de 100% de leurs sites mobiles en 4G d'ici à fin 2020 (sauf certaines zones spécifiques). Au 30 juin 2020, ce taux d'équipement naviguait entre 89% (SFR) et 93% (Free), selon les derniers chiffres communiqués par le régulateur sous l'intitulé "4G pour tous" :
Les opérateurs cravachent ainsi ces derniers mois pour atteindre l'un des engagements consentis il y a bientôt trois ans, en contrepartie de la reconduction de leurs licences sans nouvelles enchères.
S'ils y parviennent, cela ne veut pas dire qu'il ne leur restera pas de zones à couvrir en 4G (voire en voix) au-delà de 2020. C'est l'objectif de l'un des autres pans du New Deal, le dispositif de couverture ciblée : l'identification, en concertation avec les collectivités et l'Etat, de zones où la téléphonie mobile est pour l'instant aux abonnés absents pour y construire de nouveaux sites. Un programme dont, pour le coup, l'horizon ne se situe pas à quelques mois, mais encore à quelques années...