Si la commercialisation des offres fibre de Bouygues Telecom va bon train en zone moins dense, l’opérateur brille toujours par son absence sur un certain nombre de grandes agglomérations. Pour y remédier, un partenariat vient d’être signé entre Bouygues Telecom, Axione, également filiale du groupe Bouygues, et le fonds d’investissement Mirova.
Le montage est le suivant : Axione et Mirova créent CityFast, un « opérateur de service d’accès dédié à la zone très dense » (ZTD). Bouygues cède à ce dernier ses infrastructures FttH existantes en ZTD et déploiera pour le compte du réseau CityFast « une infrastructure horizontale complémentaire » de 3,4 millions de lignes FTTH d’ici à 2021. Il pourra pour ce faire compter sur les financements de Mirova, qui se rémunérera sur l’exploitation long-terme du réseau.
Le modèle RIP répliqué en zone très dense
En contrepartie, CityFast garantit à Bouygues Telecom « un accès à son réseau fibre optique pour une durée de 30 ans ». Ce qui permettra à ce dernier de compléter sa couverture FttH des quelque 6 à 7 millions de locaux recensés dans la zone. Mais ce réseau exploité et commercialisé par Axione n’aura pas Bouygues pour seul client. Il sera également ouvert à tous les fournisseurs d’accès, précise le communiqué commun des trois acteurs. Gwenola Chambon, Directrice des Fonds Infrastructures Généralistes de Mirova, y indique ainsi que l’opération permettra « l'ouverture de ce marché très fermé aux opérateurs alternatifs par la commercialisation des offres d'accès qu'ils recherchent et qu'Axione et Mirova proposent à ce type de clients en zone rurale ».
Au passage, il est intéressant de noter que le modèle de réseau ouvert et mutualisé, conçu à l’origine pour équiper les zones rurales délaissées par le privé, se voit ici répliqué en zone très dense et va permettre à un opérateur national d’y parachever sa couverture.
Source : carte d'éligibilité fibre optique de Bouygues Telecom, décembre 2018
Fibre Bouygues en zone très dense : forte accélération dès 2019
Strasbourg, Rennes, Nantes, Poitiers, Grenoble, Montpellier, Nancy, Toulon, Tours… La fibre optique de Bouygues Telecom reste en effet désespérément absente de nombreuses métropoles majeures, et sur des pans entiers des agglomérations de Paris, Lyon et Marseille. A fin septembre 2018, l’opérateur ne proposait ses offres fibre que sur 2,7 millions de locaux, à comparer au total de 5,2 millions de lignes raccordables recensées par l’Arcep.
La dernière présentation trimestrielle de Bouygues suggérait toutefois une forte ambition sur la zone très dense : 4,5 millions de locaux éligibles à fin 2019 (cf infographie ci-dessus), soit un bond considérable de 1,8 million en un peu plus d’un an. Une marche extrêmement haute au regard des cadences de déploiement actuellement observées. Contacté, Bouygues Telecom ne doute pas de la faisabilité de cette objectif. Y contribuera dès l'année prochaine le nouveau partenariat, qui lui permettra d'accélérer sur les plus grandes métropoles que sont Paris, Lyon ou Marseille, nous précise l'opérateur, mais aussi les accords en cours avec SFR, Orange ou encore Séqualum.