Malgré ses difficultés financières et l’abandon du tonitruant programme visant à « Fibrer la France », Altice-SFR a démontré ces derniers mois qu’il n’avait pas perdu tout appétit sur la fibre. En témoigne son engagement à avoir raccordé d’ici à 2020 quelque 2,5 millions de locaux en zone AMII (villes moyennes et périphéries des grandes agglos). Non sans avoir bataillé ferme pour arracher un million de lignes supplémentaires, sur lesquelles souhaitait s’engager Orange. Parallèlement, le groupe de Patrick Drahi formulait aussi des offres imbattables en zone rurale, pour remporter certains des réseaux d’initiative publique restant à attribuer (Gard, Corse).
Une société SFR-FTTH ?
Après avoir fait le forcing sur ses dernières emplettes, Altice-SFR se préoccupe désormais du financement pour pouvoir tenir la cadence. Selon les informations publiées par Le Figaro, la maison-mère de SFR s’est mise à la recherche de soutiens financiers pour accélérer les déploiements. Elle envisagerait pour ce faire de loger ses futurs réseaux en zones moyennement moins dense (ZMD) dans une société dédiée, baptisée SFR FttH. Dans le détail, le quotidien indique que cette société ad hoc concentrerait les actifs réseau des ZMD, où l’opérateur s’est positionné mais n’a pas encore déployé. En tout, quelque 4 millions de locaux seraient ainsi concernés.
Ne resterait plus pour le groupe qu'à trouver des fonds d’investissement intéressés par une prise de participation dans cette structure. De quoi alléger le fardeau financier d'Altice tout en ne remettant pas en cause ses objectifs de déploiement. On retrouve là la stratégie adoptée pour les pylônes de téléphonie il y a quelques semaines. Solution trouvée par le groupe à l'équation, en apparence insoluble, consistant à accélérer à la fois sur les investissements dans les réseaux et le désendettement.