Vendée Numérique a présenté il y a quelques jours la suite de son programme de déploiement de la fibre optique. Sur la zone d'initiative publique dont il a la charge, le Groupement d'Intérêt Public vendéen vise désormais un déploiement quasi intégralement bouclé d'ici à fin 2023. Soit deux ans de gagnés par rapport au calendrier présenté il y a un an, à l'occasion du coup d'envoi de la phase 1.
Orange out, Altitude In
Pour achever son projet de déploiement, Vendée Numérique signe avec un nouvel industriel. Le GIP a en effet sélectionné le dossier d'Altitude Infrastructure pour déployer les 285 000 lignes prévues sur cette 2e tranche. Soit la plus grosse part d'un chantier portant au total sur 360 000 locaux, amorcé en 2017 dans le cadre d'un premier marché qui avait été remporté par Orange.
Un nouveau revers pour l'opérateur historique, déjà délaissé au profit d'Axione pour les phases 2 et 3 du RIP breton Mégalis. En attendant le résultat de l'appel d'offres lancé par la Loire-Atlantique pour la deuxième phase de son RIP, dont la première tranche avait elle aussi confiée à Orange.
Vendée Numérique change de monture, mais pas de modèle. A la traditionnelle DSP, le département a préféré un Marché public global de performance portant sur la conception, la réalisation, l'exploitation et la maintenance du réseau. Un modèle plus coûteux, mais qui lui permet de conserver un contrôle étroit sur le projet, et notamment de définir les priorités de déploiement. Coût total du projet : 206 millions d'euros, financés par Vendée Numérique, l'Etat via le plan France THD, la région Pays de la Loire et le département.
Fibre en Vendée : priorité aux bas débits et aux zones denses
Lors de la première phase du chantier, le département avait souhaité prioriser les 13 villes les plus importantes du territoires. Exception faite des agglomérations équipées en fibre sur fonds privés par Orange : La-Roche-sur-Yon, Les Sables-d'Olonne et Mareuil-sur-Lay-Dissais. L'objectif était également d'apporter rapidement la fibre optique à 1 000 sites prioritaires (santé, éducation, administration, culture) ainsi qu'à 400 zones d'activité d'ici à fin 2019.
A l'occasion de cette 2e tranche, le RIP vendéen décline deux "priorités principales". Il s'agit toujours de "déployer la fibre dans les zones les plus denses (centres-villes et centres-bourgs), afin de proposer le plus rapidement possible des liaisons fibre optique à de nombreux foyers vendéens, mais aussi aux acteurs économiques ruraux". Mais une autre ambition y est affirmée, celle d' "équiper les principales zones dites 'bas débit', qui ne disposent pas actuellement d’un bon débit ADSL". En attendant l'arrivée de la fibre, ces locaux les moins bien lotis peuvent également compter sur le programme de THD Radio porté par le département.
Vendée Numérique prudent sur le calendrier
Si la Vendée annonce un objectif de 100% fibre au 31 décembre 2023, ce sont en réalité 98% des locaux de la zone d'initiative publique qui seront raccordables. Les 2% restants, relevant de l'habitat très isolé, resteront raccordables sur demande. "Ces locaux devront faire l’objet d’une demande individuelle formulée par chaque propriétaire", précise Vendée Numérique.
Le GIP détaille au passage les jalons qui permettront d'atteindre ce quasi 100% fibre d'ici trois ans. Le calendrier publié vise 25% de locaux raccordables d'ici à fin 2020, sachant que ce chiffre porte sur les phases 1 et 2 du déploiement. Il devra atteindre ensuite 50% à fin 2021, 75% à fin 2022 avant le bouclage du chantier l'année suivante.
Une carte prévisionnelle a également été fournie, avec quelques précautions. Chaque commune comptera "au minimum 75%" de locaux éligibles à l'année indiquée, tandis que les 25% restants seront susceptibles d'être décalés à l'année suivante. Ce afin d'anticiper des "difficultés exceptionnelles de raccordement (réseaux aériens, travaux d'effacement de réseaux menés par la collectivité locale...)".