Les cartes seraient sur le point d’être partiellement rebattues en zone AMII, ces zones moins denses – villes moyennes et aires périurbaines où Orange propose de s'engager à raccorder 11,3 millions de locaux en fibre optique, et SFR 1, 4 million. Le tout à fin 2020, avec un sursis jusqu’à 2022 pour le raccordement d’un million de ces locaux. Et des pénalités à la clé en cas de manquement.
Parmi les nombreuses questions posées par ces engagements, formalisés dans des courriers publiés il y a quelques semaines, la volonté de SFR de raccorder en fibre optique 1,2 million de locaux supplémentaires, forcément situés dans des zones convoitées par Orange. Un déploiement en double considéré par beaucoup comme un gâchis, à une heure de grande incertitude sur la disponibilité des ressources (main d’œuvre et fibre optique), sans parler des fonds investis en pure perte. Et dont le régulateur a déjà laissé entendre qu'il ne voulait pas.
80-20 au lieu de 90-10
Selon les informations publiées hier par Le Monde, Orange, « sous la pression du gouvernement », aurait finalement plié devant les ambitions de SFR, qui réclamait de longue date un repartage de cette zone AMII. Ce sera donc 80-20 plutôt que 90-10 en faveur de l’opérateur historique. Une redistribution qui ne risque pas de changer grand-chose au calendrier global, puisque SFR s’engageait sur ces 1,2 million de locaux supplémentaires à fin 2022. Dans le détail, en revanche, un certain remue-ménage est à attendre dans les collectivités concernées.
Nous devrions en savoir plus la semaine prochaine à l’occasion de la publication de l’avis de l’Arcep, teasée hier lors de la présentation de l’Observatoire du THD 2018…
FTTH en zone AMII
« L’@Arcep avait alerté du retard dans son avis au Sénat. Par ailleurs notre recommandation sur les engagements (opposables, donc sanctionnables s’ils ne sont pas tenus) d’ Orange et SFR sera connue la semaine prochaine » Monique Liebert-Champagne @Arcep— J-Francois Hernandez (@JFrHernandez) 14 juin 2018
Les résultats seront présentés le 21 juin prochain par le secrétaire d'Etat à la Cohésion des Territoires Julien Denormandie. Avec, espérons-le cette fois, une réelle transparence sur les communes concernées par ce nouveau partage.