Alors qu’un cycle s’ouvre en Italie (1,5 millions d’abonnés mobile en 2 mois), un autre se referme en France. En effet, pour la première fois depuis son lancement en 2012, la marque Free Mobile a perdu des abonnés au 2e trimestre, 200 000 au total. Parallèlement, le fixe se tassait une nouvelle fois, avec 28 000 abonnés Freebox de moins. L’opérateur concède une performance « décevante », mais s’efforce de rassurer en vantant les premiers résultats de sa nouvelle politique commerciale et les atouts d’une Freebox V7 très attendue.
Free Mobile : moindre mal ?
Iliad tente notamment de rassurer son monde en soulignant que l’hémorragie d’abonnés mobile constatée au 2e trimestre provenait essentiellement des forfaits à 2€. L’opérateur a vu s’en aller au printemps quelque 450 000 abonnés (570 000 au S1) à ces offres à bas coût dont il est le pionnier, et sur lesquelles ses concurrents lui tiennent désormais la dragée haute.
Sur le plan financier, toutefois, un moindre mal, puisqu’il parvenait dans le même temps à augmenter sa base d’abonnés au forfait haut de gamme (19,99€). Fort de 500 000 clients supplémentaires sur cette offre au 1er semestre, Free parvient ainsi à augmenter ses facturations mobiles de 5% et à préserver une croissance du chiffre d’affaires de 2,4%. Une trajectoire qui « démontre la pertinence de la stratégie d’enrichissement des offres mobile et de l’efficacité de la politique de migrations », estime le groupe. Qui a manifestement convaincu les financiers, l’action Iliad se reprenant après la publication des résultats.
Au passage, celui-ci précise pour la première fois la ventilation, de plus en plus rémunératrice, de son parc mobile : 7,6 millions d’abonnés au forfait 4G illimitée à fin juin (55% du total contre 51,5% trois plus tôt), et 6,1 millions sur l’offre à 2€. Pour achever de réconforter les marchés, Iliad note enfin que, sur juillet-août, « les recrutements nets sont redevenus positifs sur le mobile ». Dopés, sans doute, par le nouveau forfait intermédiaire à 8,99€. Pas sûr que cela suffise, toutefois, face aux offres de rentrée hyper agressives proposées par la concurrence.
Fixe : indispensable Freebox V7
L’équilibre est précaire sur le mobile ; il s’est manifestement rompu sur le fixe, où Free encaisse un nouveau déficit d’abonnés au 2e trimestre (-28 000), portant le solde semestriel à -47 000. En résulte une baisse du chiffre d’affaires de 2,2%, à 1,364 milliard d’euros. Là aussi, Iliad dit avoir redressé la barre cet été grâce à un changement de politique commerciale, faite de nouvelles offres désormais assorties d’engagement.
Le tout dans une optique de montée en valeur du parc d’abonnés, que le groupe compte notamment obtenir en « intensifiant le rythme des migrations FttH ». Une nouvelle accélération est donc espérée sur la fibre, après la montée en cadence du 1er semestre : +178 000 abonés, à 734 000. Performance qui lui permet de resserrer l'écart avec Orange, leader incontesté, tout en maintenant Bouygues et SFR à distance.
Sources : données Orange, Free, Bouygues et Arcep (données non disponibles à date pour T2 2018)
Mais c’est évidemment vers la Freebox V7 que tous les yeux se tournent à présent. Ce nouvel équipement (voire deux) qui doit permettre à Free de redorer son blason d’innovateur et nourrir la reconquête des abonnés apparaîtra dans les prochaines semaines, confiait aujourd'hui Thomas Reynaud sur le plateau de BFM TV. Un peu plus tard qu’attendu, donc, mais à en croire le directeur général d’Iliad, le jeu en vaut la chandelle : « Cette nouvelle Freebox c’est du jamais vu et je vous donne rendez-vous dans quelques semaines ». Avec un tel teasing, et une telle pression commerciale et financière, la V7 n’aura pas le droit de décevoir.