Les élus écologistes de Rennes métropole avaient accueilli avec réserve le projet de déploiement de la 3G/4G dans le métro de Rennes. Inutile sur une si petite ligne, et surtout susceptible d’accroître l’exposition des usagers aux ondes électromagnétiques dans cet espace confiné. Face à ces inquiétudes, la délibération métropolitaine de novembre 2016 sur le projet se voulait rassurante, promettant « un niveau de champ d’exposition médian inférieur à 0,3 V/m, inférieur à 1V/m dans 99% des cas et n’excédant pas 3 V/m ».
Un mois et demi après l’inauguration du réseau 4G du métro rennais, ces niveaux sont largement dépassés, alertent aujourd’hui Morvan Le Gentil et Laurent Hamon au nom du groupe écologiste. Sur la base des relevés effectués, consultables sur le site de l'Agence nationale des fréquences cartoradio.fr, les élus constatent les dépassements suivants :
- aucune mesure inférieure à 1 V/m
- des niveaux supérieurs à 3 V/m dans 9 des 13 stations de la ligne A, avec des points au-delà des 13 V/m dans deux stations
- un taux moyen de 1,23 V/m « au niveau des rames »
Une forte hausse du niveau d'exposition, que le projet, conduit par TDF pour le compte de Rennes Métropole, promettait pourtant de faire baisser en neutralisant l'effet de recherche de réseau, déplorent les élus. Et posent une véritable question de « santé publique ».
Exposition aux ondes : problème de référentiel
Ces niveaux restent largement pourtant largement inférieurs au valeurs limites d’exposition au public fixées par le décret du 3 mai 2002. Pour les réseaux de téléphonie mobile, celles-ci varient en effet de 36 V/m (bande 700 MHz) à 61 V/m (bande 2 100 MHz).
Mais les élus écologistes mettent en avant d’autres référentiels qui rendent selon eux les premières mesures rennaises problématiques. Ils mentionnent notamment les risques de dysfonctionnement des dispositifs médicaux (pace makers, pompes à insuline) au-delà de 3 V/m. Et invoquent la « logique de précaution » gouvernant au principe ALARA, qui vise une exposition « aussi basse que raisonnablement possible ». Son application est notamment préconisée dans la loi Abeille, ainsi que dans une résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe du 27 mai 2011. Cette dernière recommandait à l'époque un « seuil de prévention ne dépassant pas 0,6 v/m ».
A ces aunes, les résultats des mesures rennaises sont jugées « préoccupants » par les élus écologistes de la métropole Rennes. Ce qui les conduit à demander « une étude complète sur l’impact de ce réseau 3G/4G souterrain ». Et, en attendant, la suspension du réseau 3G/4G.