Orange, SFR, Bouygues et Free ont encore accentué leurs efforts en 2017 pour répondre aux exhortations du régulateur et des territoires en mal de débit. En résulte une augmentation de 7,5% sur un an pour atteindre 9,6 milliards d’euros investis en 2017, record historique en la matière. On remarque néanmoins que le rythme de croissance ralentit : + 660 millions d’euros l’an passé, contre +1,1 milliards d’euros lors des 12 mois précédents.
Investissement sur le très haut débit
Sur ces 9,6 milliards, précise l’Arcep, près de 40% ont été consacrés à l’investissement dans les boucles locales à très haut débit mobile (3G/4G) et fixe, contre 25% quatre ans plus tôt. Le THD représentant la quasi-totalité de l’accroissement observé sur l’une comme sur l’autre technologie. Dans le détail, le fixe a mobilisé près des 70% des investissements (6,6 milliards d’euros), une proportion stable, avec 1,8 milliard consacré au très haut débit. Le même montant a été consacré aux réseaux 3G et 4G, sur un total de 3 milliards alloués au mobile.
Mobile : fin du « trou d’air »
Une mobilisation qui, explique Sébastien Soriano dans un entretien au Monde, change la donne, à un moment où les acteurs du marché achèvent de se refaire une santé. Le patron de l’Arcep estime en effet que les quatre opérateurs ont à présent « de bons fondamentaux » et que « la page du trou d’air est tournée » sur le mobile. Au-delà de la très modeste hausse des revenus sur se segment en 2017 (+ 0,001% à 14,06 milliards), l’exercice précédent vient surtout confirmer la trajectoire enclenchée depuis le creux de 2010. Le tout s’adossant à une croissance régulière dans le fixe (+ 2,7%, à 11,7 milliards d’euros).
Une consolidation n'est plus exclue
Equilibre financier et investissement : pour l’Autorité de régulation, le contexte est propice à entrouvrir la porte à un retour à trois acteurs. Rappelons qu’il y a un mois seulement, des informations de presse faisaient état d’appétits de Bouygues sur SFR. De son côté, l’Arcep pose toutefois ses conditions à une consolidation. Il devra s’agir d’« un projet créateur de valeur pour le pays, et pas simplement pour les actionnaires », prévient en effet Sébastien Soriano. S’il accueille favorablement la mobilisation des opérateurs, le régulateur soulignait ce matin en conférence de presse que « le retard de connectivité de la France n’est pas encore derrière nous ». Les derniers chiffres de la Commission européenne (Digital Economy and Society Index) illustrent en effet le chemin restant à accomplir, avec des classements au-delà de la 20e place aussi bien en termes de connectivité fixe que mobile.
Objectif 5G
Combler le retard existant, mais aussi préparer le chantier de la 5G : un sujet sur lequel « nous sommes très concentrés », assurait ce matin Sébastien Soriano, avec l’ambition d’attribuer des fréquences 5G pour une commercialisation dès 2020. Parallèlement à la publication de son observatoire, l’Arcep a ainsi ouvert une consultation sur la libération de la bande 26 GHz : celles où les fréquences dites millimétriques permettront de « répondre aux impératifs de très grande capacité et de faible latence ». Objectif affiché : « une première utilisation de la bande à l'horizon 2020 ».
L'observatoire 2017 des marchés des communications électroniques de l'Arcep
La présentation de la conférence de presse Telconomics de l'Arcep