Cela se confirme : les opérateurs télécoms français ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire. Bien qu'affectés eux aussi, par la fermeture des boutiques ou la baisse des revenus du roaming, leur modèle d'abonnement leur a permis de traverser l'épisode sans trop abîmer leurs finances. En témoignent les résultats d'Altice France / SFR au 2e trimestre, publiés jeudi 30 juillet. Le groupe est parvenu à stabiliser son chiffre d'affaires (+0,2% à 2,6 milliards d'euros) dans l'Hexagone grâce à une hausse de 6,4% des recettes sur ses activités télécoms, hors ventes d'équipement et roaming. Hors aussi son pôle média, en pleine restructuration, et dont les recettes ont été divisées par deux en un an.
Reste que, comme lors des trimestres précédents, le dynamisme de l'activité télécom provient surtout du segment services aux entreprises. La commercialisation, auprès des autres FAI, des accès fibre construits par SFR FttH - il en revendique désormais 17,5 millions au total, FttH et FttB - continue d'alimenter la croissance du volet "Business" (+11%). Mais la hausse est beaucoup plus modeste du côté des services résidentiels : +2,2% (hors équipements, roaming et média). Une tendance semblable à celle observée dans les résultats d'Orange au T2 2020, également publiés hier.
Source : présentation des résultats d'Altice Europe au T2 2020
Record sur la fibre
Pourtant, SFR n'a pas démérité au 2e trimestre en matière de recrutements. Il a notamment fait bien mieux que son rival historique sur les forfaits mobiles : 99 000 clients grands publics supplémentaires au 2e trimestre (nets de résiliation), soit quatre fois plus qu'Orange. Sur l'Internet fixe, la marque au carré rouge est également parvenue à accroître sa base d'abonnés de 37 000 contrats. Avec un gain net de 100 000 clients supplémentaires en fibre (FttH et FttB), un record que l'on est tenté de mettre en lien avec le confinement.
Si les raccordements ont été perturbés durant la période, la plupart des opérateurs ont effet témoigné d'un regain d'intérêt pour la fibre ensuite. De fait, Orange a lui aussi signé son meilleur 2e trimestre dans le domaine. Accélération durable ou conjoncturelle ? Cité par Les Echos, Patrick Drahi croit fermement à une adoption rapide. « Dans cinq ans, plus personne n'aura l'ADSL en France», s'enflamme ainsi le patron d'Altice.