La semaine dernière, l'Autorité de la Concurrence a tranché : à l'occasion de la cession du réseau cuivre de Completel, "aucun élement ne permet de définir qu'Altice à commis une faute au regard de ses obligations". Au grand dam de Kosc, l'acquéreur, qui dénonce depuis des mois les retards de livraison dont s'est rendu coupable à ses yeux la maison-mère de SFR. Et qui refusait à ce titre de s'acquitter de 15 des 20 millions d'euros demandés pour la reprise de ce réseau. Cette décision du gendarme de la concurrence constitue ainsi un coup dur pour le fournisseur de gros de services télécoms aux opérateur du marché entreprise, dont l'équation financière s'est ainsi sensiblement compliquée.
Lenteurs et indiscrétions
Mais l'opérateur qui devait réanimer la concurrence sur le marché des télécoms d'entreprises n'entend pas en rester là. Dans un communiqué, il "récuse" la décision de l'Autorité de la Concurrence et annonce sa décision de porter l'affaire devant le Conseil d'Etat. Une saisine "motivée par les nombreuses irrégularités qui ont émaillé le suivi du dossier par l’Autorité de la Concurrence, parmi lesquelles la durée inexpliquée de son instruction dans un contexte d’urgence et la probable violation de son secret", fait savoir le fournisseur de service de gros aux opérateurs entreprises.
La société estime au passage que la récente défection de l'un de ses principaux soutiens, la Banque des Territoires (groupe Caisse des dépôts), ne peut s'expliquer que par une connaissance en amont de la décision favorable à Altice - SFR. Elle invite aussi les élus mobilisés sur le sujet du très haut débit pour les entreprises à s'intéresser au comportement de SFR sur ce dossier, tout en fustigeant, du côté de l'Autorité de la Concurrence "une méconnaissance et une incompréhension totale du marché de la numérisation des entreprises".
S'estimant désormais la "cible privilégiée d’une acquisition hostile" au regard de sa fragilité financière, Kosc met en garde contre cette perspective de consolidation. Une opération qui "refermerait de facto le marché des télécommunications d’entreprises au détriment non seulement de l’écosystème de centaines d’opérateurs de services numériques aux entreprises mais aussi du début de rattrapage du retard en matière de numérisation des PME et TPE françaises", prévient la société.