Les députés veulent faciliter la vie des internautes. Cette fois-ci c'est le courrier électronique qui est l'objet de toutes les attentions. La loi Chatel a déjà réglé la question des hotlines mais, après la portabilité des numéros mobiles et fixes, des mesures concernant celle des adresses mails pourraient être adoptées.
Dans le cadre de l'examen du projet de loi contre la fracture numérique, Laure de La Raudière, députée UMP d'Eure-et-Loir, et Jean Dionis du Séjour, député Nouveau Centre du Lot-et-Garonne, ont déposé deux amendements permettant aux abonnés des FAI de garder leur adresse mail en cas de changement d'opérateur.
On se retrouve donc dans le même schéma que la portabilité du numéro mobile mais, si les amendements sont adoptés, on pourra conserver son adresse en « @orange.fr » ou « @free.fr » même si on passe chez SFR ou Numericable. Selon le premier amendement déposé, l'opérateur sortant devra proposer à l'abonné de conserver son adresse « à un tarif raisonnable ».
Qu'en est-il de ceux qui ont profité des options de création d'adresses mail supplémentaires comprises dans les offres (5 comptes chez Orange, 10 chez SFR, adresses illimitées pour Free...) ? Faudra-t-il débourser des euros pour chaque adresse ou y aura-t-il un prix fixe par abonnement ?
Si l'idée paraît déjà étrange avec le succès des boîtes mails indépendantes de l'abonnement comme Gmail ou Hotmail, facturer la portabilité de l'adresse à l'abonné semble peu pertinente surtout quand, d'un autre côté, le transfert du numéro mobile est gratuit.
Le deuxième amendement propose d'obliger les FAI à mettre en place « une offre de réacheminement du courrier électronique, gratuite pendant une durée de six mois ». Voilà qui semble déjà plus intéressant. De la même façon qu'on peut réacheminer son courrier postal en cas de déménagement, on pourrait continuer à recevoir ses mails, le temps de prévenir son carnet d'adresses, après être passé de la rue Dartybox à la rue Bbox.
Si ces deux mesures peuvent intéresser une petite partie des internautes qui n'utilisent que la messagerie de leur FAI, il n'est pas sûr qu'elles contribuent à lutter contre la fracture numérique. Avec l'essor des comptes de messagerie instantanée et des réseaux sociaux, ces amendements semblent un peu à la traîne.
Si les députés s'intéressaient aux délais d'activation des lignes (qui sont très fluctuants), cela rendrait certainement un plus grand service aux 19,4 millions d'internautes français.